Fondée à l’époque carolingienne et supprimée à l’aube de la Révolution française, l’abbaye de Savigny (Rhône) est restée longtemps ignorée des archéologues en raison de son niveau de destruction avancé. L’approche épistémologique des études saviniennes a d’abord révélé le potentiel archéologique du site, en soulignant toute la différence entre les publications officielles et les archives personnelles des savants. La confrontation des résultats de l’analyse des sources d’archives et de l’analyse des vestiges archéologiques a surtout permis de reconstituer l’histoire monumentale des édifices monastiques et de proposer des restitutions en plan du monastère, pour l’époque carolingienne, l’époque romane et la fin du Moyen Âge. De nouvelles conclusions peuvent désormais être proposées en rapport avec l’histoire savinienne. En adoptant vraisemblablement le plan standard des abbayes bénédictines dès sa création, dans le premier tiers du IXe siècle, l’abbaye témoigne d’abord de l’insertion rapide des idéaux carolingiens de vie communautaire dans le diocèse de Lyon. Elle subit ensuite de nombreux remaniements qui ne remettent pas en cause son organisation générale, mais qui adaptent les édifices existants aux exigences d’une liturgie nouvelle. La transformation de la deuxième église aboutit paradoxalement à la création d’une église mariale, à l’intersection de l’infirmerie et du cimetière, mais aussi d’une avant-nef. Ce faisant, elle répond à la fois à la multiplication des messes pour les défunts et à la ritualisation de l’accompagnement des mourants, qui reflètent les coutumes clunisiennes. Aussi faut-il envisager que l’abbaye de Savigny ait été réformée par l’abbaye de Cluny à la charnière du Xe et du XIe siècle, sans pour autant être intégrée à l’Ecclesia cluniacensis. / The abbey of Savigny (Rhône), founded during the Carolingian period and nearly destroyed at the dawn of the French Revolution, has long been ignored by archaeologists due to the extent of its destruction. The epistemological approach of the Savigny studies revealed at first the archaeological potential of this site, emphasizing important differences between the official publications and the personal archives of the scientists. Comparing the results of the analysis of both archival sources and archaeological remains enabled to reconstitute the monumental history of the monastic buildings and to suggest drawing reproductions of the monastery for the Carolingian period, the Romanesque period and the end of the Middle Ages. New lines of thinking can now be put forward with regard to Savigny history. Probably built to the standard plan of benedictin abbeys from its onset during the first third of the IXth century, the abbey mainly reflects the fast integration of the Carolingian values of community life in the diocese of Lyon. It then underwent several changes which do not challenge its general organization but help the existing buildings to adapt to the requirements of a new liturgy. The transformation of the second church paradoxically results in the creation of a marian church at the intersection of the infirmary and the cemetery and, in addition, of a front-nave. Consequently, it is both an answer to the growing number of funeral masses and to the rituals used to accompany the dying that reflect the Cluny traditions. We may then consider that the abbey of Savigny could have been reformed by the abbey of Cluny at the turning from the Xth to the XIth century without being integrated into the Ecclesia cluniacensis.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LYO20121 |
Date | 07 December 2013 |
Creators | Puel, Olivia |
Contributors | Lyon 2, Reveyron, Nicolas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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