Au tournant des indépendances, au Togo et au Bénin, l'exercice du pouvoir politique se conjugue exclusivement au masculin. Depuis 1990, plus aucun gouvernement, ni parlement, ne se forme sans la présence d'au moins une femme. Étudier la féminisation contrainte, c'est d'abord saisir cette transformation morphologique du personnel politique. Absentes, les femmes sont désormais présentes, bien qu'elles demeurent au final largement minoritaires. Investir cet objet c'est aussi repérer la manière dont la féminisation devient une contrainte des logiques du recrutement politique. Si les acteurs polit1ques en jouent, elle constitue aussi un processus qui finit par s'imposer à eux. Tout se passe donc comme si la présence d'au moins quelques femmes était devenu un impératif. Pourtant, cette transformation n'a rien d'une évidence. En examinant les spécificités et diversités des parcours des entrantes, les variations nationales et historiques des formes individuelles et collectives d'entreprise politique, les dynamiques de revendication et de promesse de quotas, ce travail propose de faire le lien entre ce qui se passe dans la compétition politique et ce qui se joue dans l'espace de la cause des femmes. Cette thèse montre que la féminisation du personnel politique est autant le produit que la productrice de la manière dont la question du nombre de femmes est devenu un enjeu politique. L'étude comparée permet, quant à elle, de souligner qu'au-delà de la dimension internationale de ce phénomène, c'est bel et bien dans la spécificité de chaque trajectoire nationale qu'il faut en analyser les modalités. / Ln the aftermath of Togo and Benin's independence, politics was mostly a men's world. Since 1990, no single government or chamber in parliament has been formed without including at least one woman. Studying constrained feminization first implies an observation of such a morphological transformation in political staff. Initially absent, women are now part and parcel of the political game even though they largely remain a minority. Approaching this object is also about locating the ways in which feminization has become a constraint that weighs on logics of political recruitment. Everything functions as if the presence of at least a few women had become imperative. Yet this transformation is far from self-evident. Studying the peculiarities and diversity in the individual trajectories of incoming women, the national and historical variations in individual and collective forms of political enterprise, as weil as the demands and promises for quotas, this work connects political competition with what is at play in the field of women's rights activism. This dissertation shows that the feminization of political staff is as much a product as it is a producer of the way in which this issue of "how many women" has become a political stake. The comparative dimension of the study shows that beyond international dynamics, one first ought to approach the national specificity of each situation as a decisive factor.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010257 |
Date | 28 January 2014 |
Creators | Girard, Guillaume |
Contributors | Paris 1, Gaxie, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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