Notre question de départ émerge du discours des patients de leur famille et des soignants auxquels nous sommes confrontés dans notre clinique quotidienne,celle de la médecine palliative.Les mots “deuil”, “mort” et “traumatisme” se dévoilent sans que pour autant les sujets confrontés à un ou des drames de la fin de vie ne les articulent ; se contentant la plupart du temps de les déposer tel quel dans l’intensité de la situation vécue.Notre ambition a été de tenter de trouver une articulation, de venir interroger cet état de fait.Pour avancer, nous avons dans un premier temps voulu assumer l’héritage freudien et parcourir ce dernier avec cette question.Dans un second temps, nous avons posé le cadre de notre activité, le contexte de notre clinique qui se déroule principalement au domicile des patients entourés ou non de leurs proches, communément appelés “aidant” avec les soignants impliqués dans le soin et les traitements. Ce contexte posé, nous sommes venus interroger conceptuellement le sens de notre clinique inscrite dans l’héritage freudien. Dans la dernière partie de notre travail, nous nous sommes employés — après être revenus sur le paradigme psychanalytique et tenté de le penser dans la spécificité de notre activité professionnelle — à revenir sur ces discours qui nous étaient adressés par des sujets en souffrance. Revenir à ce discours, non pour l’opposer à des concepts, mais pour apporter un éclairage qui nous permis de remettre sur le métier l’ouvrage de la pensée freudienne mêlé au vécu dans l’actuel de la rencontre — chose impossible dans l’instant de la rencontre — la théorie nous est apparue comme un outil précieux qu’il nous a fallu ajuster, remanier à la lumière de l’enseignement des sujets qui sont venus nous confier une part intime et singulière de leur histoire.Nous espérons être parvenus à ne pas trop trahir cet "enseignement" qui est selon nous le plus précieux qui soit pour ne pas s’enfermer dans la commodité confortable de nos certitudes. Le prix à payer est le doute a posteriori, que nous avons tenté d’apprivoiser avec notre travail.Nous avons découvert que notre travail, bien loin de nous apporter des certitudes potentiellement espérées, s’est ouvert sur de nouvelles questions dont il nous faut aujourd’hui travailler et que nous travaillons dans notre clinique actuelle. / Our initial question comes from listening to patients, their families and nursing staff with whom we deal with in our daily clinic, the palliative medicine. Words such as “mourning”, “death” and “trauma” are revealed by patients, orthose affected by the end of life drama, without actually being acknowledged; most of the time they are verbalised casually, contradicting the intensity of the experienced situation. Our ambition was to try to locate and articulate the link between these words, and to analyse the reasons behind this situation.To make progress, first of all we used the Freudian legacy to examine this question. Secondly, we defined the framework of our activity and the environment of our clinic, which mostly takes place at patients’ homes – patients who are supported, or not, by family or close relatives commonly called “carers” – with nursing staff involved in care and treatment. Once this context was set, we conceptually questioned the meaning of our clinic within the Freudian legacy. In the last part of our work – after revisiting the psychoanalytic paradigm and trying to apply it to our specific professional activity – we endeavoured to comeback to the suffering patients’ conversations. The purpose was not to oppose this conversation to existing concepts, but to bring a new perspective. This, indeed,allowed us to constantly rework and improve the Freudian thinking by combining it with the patient’s life experience, from our appointments – this was impossible to do during the encounter itself. The theory turned out to be a valuable tool which we had to review and adjust in light of what we had learnt from these patients who confide in us a very personal and unique part of their story. We hoped not to distort these “lessons” too much, which are, according to us, the most precious asset that avoids locking us into the comfortable convenience of our certainties. Upon reflection we discovered that our work, instead of providing us with the anticipated certainties, ended up raising new questions, on which we are now working on in our current clinic.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCC081 |
Date | 26 September 2017 |
Creators | Queva, Gilles |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Caron, Rosa |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection |
Page generated in 0.0016 seconds