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De la démocratie en Argentine : représenter le peuple après le 2001

"Populisme", "abstentionnisme", "rupture de confiance", "défiance des politiques", "médiacratie", "affaiblissement de l'État", "perte de contenu de la citoyenneté", la liste n'est pas close. Tous ces phénomènes sont parfois ramenés sous le mot commode de crise ; crise de la représentation, crise de la démocratie, crise du politique. Phénomènes complexes et multiformes qui peuvent être saisis, dans de multiples lieux et par des disciplines diverses. Cette recherche part d'abord d'une situation, celle de l'Argentine contemporaine. Connaissant, depuis 1983, une période de relative stabilité politique répondant aux critères basiques du "régime démocratique" elle a connu un moment critique sur les plans politique, économique et social en 2001. Cet événement a été marqué par un profond rejet de la classe politique exprimé dans la consigne "que se vayan todos" [qu'ils s'en aillent tous] scandée dans les manifestations. Si à l'époque les assemblées de quartier, les "usines récupérées", les réseaux de troc, les organisations de chômeurs ont attiré l'attention pour ce qu'elles portaient de rupture avec le passé, apparaissant comme des lieux de réinvention du politique, il a été très vite évident que les "vieilles" institutions politiques seraient les vraies actrices du "retour à la normale". Le chercheur choisit alors un point d'entrée ; ce sera le Parlement. Considérant cette institution comme une sorte de négatif que viendraient impressionner les changements de la société. Sur la photo, nous percevons la réalité, mais selon la mise au point, la quantité de lumière, le cadre choisi, la photo est avant tout une des représentations possibles de la réalité. Dès lors, il s'agit moins de s'intéresser à l'institution qu'à la pratique représentative, c'est-à-dire à l'activité des représentant(e)s et au Parlement comme "espace public". S'intéresser d'abord à la représentation en train de se faire, à ce qui se construit entre "un dedans" de l'institution et "un dehors" de la société parce que la représentation est, avant tout, coupure entre le représentant et le représenté. Lorsque les représenté(e)s s'agitent et s'organisent, cela perturbe la pratique représentative plus habituée à figurer les absent(e)s. Le gouvernement représentatif est pris dans une contradiction ; entre désertion des urnes et surinvestissement de la sphère publique ; désintéressement et interruption ; entre logique de la police et démocratie. Fondée sur une recherche en sociologie, cette thèse s'attache, dans un domaine habituellement réservé à la science politique, à comprendre la représentation politique comme une pratique sociale.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00812345
Date27 September 2012
CreatorsMariani, Américo
PublisherUniversité Toulouse le Mirail - Toulouse II
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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