Notre thèse de doctorat décrit et analyse le retrait social au Japon (hikikomori et futōkō). Hikikomori désigne à la fois un phénomène de retrait social concernant plusieurs centaines de milliers de personnes, et la personne elle-même, qui reste enfermée dans sa chambre, généralement au domicile familial, pour une durée de plusieurs mois voire plusieurs années, sans relations sociales. Le retrait social des élèves est plutôt désigné par le terme futōkō (absentéisme scolaire).D’abord, nous envisageons le hikikomori comme problème de société, nous synthétisons les travaux en anthropologie, psychiatrie et psychologie, et nous décrivons notre enquête dans les associations à but non lucratif (NPO), ainsi que les témoignages recueillis. Nous inscrivons nos perspectives à la charnière de la psychopathologie clinique et de l’anthropologie. Ensuite, et dans la mesure où la plupart des hikikomori ont vécu une période d’absentéisme scolaire, nous menons une enquête sur l’assistance au futōkō, via des entretiens menés avec des cliniciens du département de Kyōto. Enfin, nous confrontons le retrait social aux discours sur l’identité japonaise, à travers une étude originale des textes de Doi Takeo, Kawai Hayao, et Jacques Lacan.Nos résultats soulignent que les hikikomori reçoivent surtout l’assistance des NPO au sein desquelles les psychiatres et les psychologues sont absents. En revanche, les psychologues cliniciens sont présents auprès des collégiens en difficulté, mais l’assistance des lycéens en difficulté demeure faible. L’ensemble de notre enquête démontre qu’au début du XXIème siècle, nous assistons à la naissance de la clinique infanto-juvénile nippone. / The purpose of this PhD Dissertation is to provide a review of social withdrawal in Japan (hikikomori and futōkō). Hikikomori is the phenomenon of social withdrawal that effects hundreds of thousands individuals, in which the individual shuts his/herself in their room generally at their family’s home for several months and even years without social relationships. During the period of compulsory education, students’ social withdrawal is rather coined by the term futōkō (school non-attendance).First, I consider hikikomori as a social issue and sum up previous research in Anthropology, Psychiatry and Psychology. Then, I describe my investigation in NPOs, hikikomori individuals’ accounts I collected, and draw my perspective on the intersection of Clinical Psychology and Mental Health Anthropology. Second, I investigate the support available to futōkō since many hikikomori experienced school non-attendance, using research interviews with clinical practitioners in Kyōto prefecture. Finally, I examine social withdrawal phenomenon in relation to Japanese identity discourse, towards a new approach of Doi Takeo’s, Kawai Hayao’s, and Jacques Lacan’s writings.My results reveal that hikikomori mostly receive support from caregivers working in NPOs, among which psychiatrists and psychologists are absent. However, while clinical psychologists actually support junior high school students who are classified as futōkō, the support available to high school dropouts remains low. As a whole, this dissertation shows that at the beginning of the 21st century, we are just witnessing the birth of psychological clinics in Japan, especially in the field of child and adolescent mental care.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014TOU20004 |
Date | 08 February 2014 |
Creators | Tajan, Nicolas |
Contributors | Toulouse 2, Sauret, Marie-Jean, Castel, Pierre-Henri |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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