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Le passage à la citoyenneté. Analyse comparée des politiques d’intégration des femmes migrantes en France et en Finlande / The passage to citizenship. A comparative analysis of French and Finnish integration policies targeting migrant women

La mise en pratique des politiques d’intégration des femmes migrantes est un objet d’études dont les sciences sociales s’emparent peu. La majorité des recherches, surtout comparées, sur les politiques d’intégration des immigrés ont procédé par des analyses normatives et discursives, et cela à l’échelle nationale. Cette recherche s’efforce de compléter les savoirs antérieurs à partir de résultats tirés d’une enquête de terrain réalisée au sein de deux maisons de quartier, des institutions sociopolitiques chargées des politiques sociales participatives, une à Paris et une autre à Helsinki. De cette façon, elle confronte les discours officiels sur l’intégration des femmes migrantes à la réalité du terrain, aux contextes, aux acteurs et aux pratiques situées. Elle montre que bien que les politiques françaises et finlandaises soient fondées sur des objectifs similaires — faire passer les femmes migrantes de leur situation de marginalité à une citoyenneté complète — les dispositifs locaux et les pratiques ordinaires varient considérablement. Pour analyser la pratique ordinaire des politiques d’intégration, cette thèse développe la notion de travail d’attachementdont le but est le tissage d’un lien de citoyenneté plus fort chez les femmes migrantes. Elle porte donc sur les interactions à travers lesquelles ce lien est formé. Elle interroge d’un côté les rituels d’attachement par lesquels les agents des maisons de quartier aspirent à l’intégration des femmes migrantes et d’un autre côté les tactiques d’attachement que les femmes migrantes déploient au sein des maisons de quartier afin de poursuivre l’intégration telle qu’elles la comprennent. Si la comparaison franco-finlandaise permet de mettre en évidence des mécanismes généraux du travail d’attachement, elle nuance aussi l’analyse de la citoyenneté féminine en montrant que cette dernière est solidifiée plutôt selon les logiques de l’éthique de care en Finlande et selon celles de l’éthique de la justice en France. De façon plus générale, cette thèse étudie les pratiques du travail social qui visent le renforcement de l’attachement des populations marginalisées à l’ensemble de la société, pratiques davantage tournées aujourd’hui vers la production de l’expérience émotionnelle de l’égalité citoyenne. / Although research into immigrant integration policies abounds, the concrete practice of implementing immigrant integration policies, especially those targeting migrant women, remains an understudied domain in social sciences. Comparative research in particular tends to concentrate on the national level of analysis and the normative and discursive dimensions of integration policies. This research adopts an alternative approach based on ethnographic field research conducted in a “neighbourhood center” in both Paris and Helsinki over a four-year-period. Such centres are in both countries public institutions where participative social policies are put in practice. In doing so, the research examines empirically the official discourse on integration policies targeting migrant women by looking at situated actors and practices. Despite the similar normative foundations of French and Finnish policies – namely the objective of facilitating the passage of migrant women from a situation of marginality to that of full citizenship, at the local level important variation exists. This esearch develops the notion of bonding work (travail d’attachment), using it to analyse the ordinary practices of solidifying the citizenship bond of migrant women. This finding on the importance of bonding work in the context of every-day interactions between state agents and migrants at the neighbourhood centre draws attention simultaneously to the rituals through which state agents aspire to strengthen migrant womens’ citizenship bond, as well as to the tactics through which migrant women themselves pursue their attachment to the national community. The comparative design of this research is important because it allows for the identification of general mechanisms of such attachment work while also tapping into the cross-national variation in principles and practices related to womens’ citizenship. Such variation is aligned with the ethnics of care in Finland and with the ethics of justice in France. At a more general level, this research develops conceptual tools for analysing contemporary social policies targeting marginalized social groups, policies that are increasingly driven by the notion of attachment and the emotional experience of equality.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEH064
Date19 June 2018
CreatorsHaapajârvi, Linda
ContributorsParis Sciences et Lettres, Paugam, Serge
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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