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La signification des rites associés au décès de la personne soignée, pour des infirmières œuvrant en milieu hospitalier

Le phénomène de la mort a été et sera toujours présent au sein des sociétés. Bien que la mort soit une étape triste et pénible à vivre, elle n’en demeure pas moins un événement inévitable et bien réel. Cependant, il existe des moyens, comme la pratique des rites, permettant d’atténuer la souffrance causée par un décès. Malgré tout, il n’est pas rare de constater l’absence ou le peu de temps consacré aux rites lors d’un décès en milieu hospitalier (O’Gorman, 1998; Lemieux, 1991; Leonetti, 2004; Hamonet, 1992; Piquet, 1999; Hanus, 1999; Vachon, 2007; Hasendhal, 1998). Les raisons susceptibles d’être à l’origine de cette situation peuvent découler du fait que les progrès de la médecine et des technologies amènent à croire que l’être humain est invulnérable face à la mort et que celle-ci représente un échec vis-à-vis la maladie. Le manque de formation des soignants par rapport à la mort (Leonetti, 2004; Goopy, 2005; Blum, 2006) est aussi à considérer. Finalement, la tendance de certaines sociétés occidentales qui occultent et nient la mort (O’Gorman, 1998; Piquet, 1999; Matzo et al., 2001; MSSS, 2004; Leonetti, 2004; SFAP, 2005; Goopy, 2005) constitue une autre possibilité. Pourtant, offrir la possibilité aux familles de réaliser leurs rites en signe d’amour pour le défunt fait partie de la composante du soin spirituel lequel, est intégré dans les soins infirmiers. À notre connaissance, peu d’études ont exploré les rites dans un contexte de décès en milieu hospitalier, d’où la pertinence de s’y attarder. Ainsi, le but de la recherche consistait à décrire et à comprendre la signification des rites associés au décès de la personne soignée, pour des infirmières œuvrant en milieu hospitalier. Pour ce faire, l’étudiante-chercheuse a réalisé auprès de neufs infirmières, une étude qualitative de type phénoménologique, ayant comme perspective disciplinaire, la philosophie du caring de Watson (1979, 1988, 2006, 2008). L’analyse des verbatim, réalisée selon la méthodologie de Giorgi (1997), a permis d’obtenir 28 sous-thèmes émergeant des six thèmes suivant soit : a) accompagnement empreint de caring; b) respect incontesté de la dignité humaine et du caractère sacré des rites; c) réconfort spirituel des personnes, des familles et du personnel; d) conciliation des croyances culturelles et religieuses; e) mort comme phénomène existentiel; f) barrières face aux rites. Par la suite, a émergé de ces thèmes, l’essence de la signification des rites associés au décès de la personne soignée, pour des infirmières œuvrant en milieu hospitalier. L’essence correspond à : un hommage essentiel envers le défunt et sa famille, en dépit des nombreuses barrières qui freinent sa pratique. Plusieurs thèmes et sous-thèmes corroborent les résultats de quelques études et les propos théoriques de différents auteurs. Toutefois, le caractère inédit de quelques unes de nos conclusions révèle la nature novatrice de la présente recherche. Par conséquent, les résultats de cette étude peuvent sensibiliser les infirmières à comprendre les rites en milieu hospitalier et offrir des pistes d’interventions pouvant contribuer au renouvellement des pratiques de soins offerts en fin de vie. Enfin, accompagner les familles dans leur pratique des rites concourt certainement à promouvoir l’humanisation des soins. / Death has been and will always be a present phenomenon within society. Although a sad and difficult stage, it remains an unavoidable and very real event. The practices of certain rituals are known to ease the suffering caused by death. However, it is not unusual to see very little or no time devoted to rituals for deaths occurring in hospitals (O’Gorman, 1998; Lemieux, 1991; Leonetti, 2004; Hamonet, 1992; Piquet, 1999; Hanus, 1999; Vachon, 2007; Hasendhal, 1998). The possible reasons might originate from the fact that progress in medicine and technology lead us to think that human beings are impervious to death and that death represents a failure in the face of disease. Lack of training in nurses on the subject of death is also to be considered (Leonetti, 2004; Goopy, 2005; Blum, 2006). Finally, another possibility is the tendency in some western societies to hide and deny death (O’Gorman, 1998; Piquet, 1999; Matzo et al., 2001; MSSS, 2004; Leonetti, 2004; SFAP, 2005; Goopy, 2005). Therefore, offering families the possibility of practicing their rituals as a sign of love for their departed is an element of the spiritual care included in nursing care. To our knowledge, few studies have explored death rituals in a hospital environment, hence the relevance of this subject. The purpose of this study is to describe and understand the meaning of rituals associated to the death of a cared-for person, for nurses working in a hospital environment. To achieve this, the student-researcher conducted a phenomenological qualitative study, with nine nurses, with Watson’s caring philosophy as the disciplinary perspective of the study (1979, 1988, 2006, 2008). The analysis of verbatim reports using Giorgi’s methodology (1997) has allowed us to uncover 28 sub-themes emerging from the following six themes: a) being-with the person cared-for charged with the responsibility of caring; b) undisputed respect for human dignity and the sacred nature of rites; c) spiritual solace for cared-for persons, their families and staff; d) reconciliation of cultural and religious beliefs; e) death as an existential phenomenon; f) barriers against rituals. Subsequently, the essence of the meaning of rituals associated to the death of the cared-for person, for nurses working within a hospital environment, emerged from these themes. Thus, the essence of the meaning is an essential tribute to the deceased and their family, despite the numerous barriers that refrain their practice. Many themes and subthemes confirm the results of various studies and the view of different authors. Nevertheless, the fact that some of our conclusions have never been published is a sign of the innovative nature of this study. Consequently, the results of the present research can raise nurses’ awareness to understanding the rituals in a hospital environment and open some new avenues for interventions that could contribute to the renewal of end-of-life care. Finally, being-with families in their practice of rituals certainly contributes to promote a more humane way of care.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4043
Date08 1900
CreatorsMeilleur, Karine
ContributorsCara, Chantal, Gagnon, Louise
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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