Analyser les spectacles romains du théâtre, de l'amphithéâtre et du cirque dans une démarche d'histoire sociale permet de les appréhender comme un élément structurant de la culture et de la société romaine et comme un espace-temps de la vie publique à travers lequel il est possible d'observer de manière privilégiée cette société, les différents groupes qui la composent et les relations qui se nouent entre eux. Ces performances spectaculaires avaient lieu dans le cadre de grandes célébrations publiques (les ludi et les munera) et occupaient une place ambiguë dans la société romaine. Malgré leur succès croissant et leur rôle majeur dans la vie publique, elles étaient moralement dénigrées. Strictement séparées de la sphère civique, elles étaient par conséquent accessibles aux femmes. Celles-ci pouvaient non seulement y assister mais également s'y produire, ce qui leur conférait une visibilité exceptionnelle dans l'espace public. Les pratiques d'exhibition dans les spectacles, attestées aussi bien par les sources littéraires qu'épigraphiques, sont révélatrices des contradictions de la société romaine : malgré leur discrédit, elles fournissaient aux individus, en fonction de leur statut, une source de revenus non négligeable et un outil médiatique majeur. L'exhibition des femmes dans les spectacles romains donne ainsi un aperçu de leur place dans cette société. Dans la continuité des études sur les femmes et le genre, il ne s'agit pas de déconnecter l'histoire des femmes de celle des hommes et du reste de la société, mais d'étudier des pratiques sociales mixtes en précisant la place qu'y occupaient les femmes et la signification de leur intégration à ces pratiques. / Analyzing the Roman performances of theatre, amphitheatre and circus in a social history approach makes it possible to understand them as a structuring element of Roman culture and society and as a time-space of public life through which it is possible to observe in a privileged way this society, the different groups that compose it and the relations that are formed between them. These spectacular performances took place within the framework of large public celebrations (the ludi and munera) and occupied an ambiguous place in Roman society. Despite their growing success and major role in public life, they were morally denigrated. They were therefore accessible to women because strictly separated from the civic sphere. Women could not only attend but also perform, giving them exceptional visibility in the public space. The practices of exhibition in perfonnances, attested by both literary and epigraphic sources, reveal the contradictions of Roman society: despite their discredit, they provided individuals, according to their status, with a significant source of income and a major media tool. The exhibition of women in Roman shows gives a glimpse of their place in this society. In the continuity of studies on women and gender, it is not a question of disconnecting women's history from that of men and the rest of society, but of studying mixed social practices by specifying the place that women occupied in them and the significance of their integration into these practices.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01H030 |
Date | 10 March 2018 |
Creators | Migayrou, Agathe |
Contributors | Paris 1, Università degli studi La Sapienza (Rome), Chausson, François, Gregori, Gian Luca |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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