La métropole est polychronique. L'isolement d'un de ses rythmes permet de nuancer les théories de la modernité liquide et de la ville en continu. À travers l'étude de trois événements festifs métropolitains à Paris et Bruxelles, nous proposons une lecture de l'histoire urbaine par ses temps partagés, une description des mécanismes par lesquels les rythmes sociaux émergent et une analyse de leur rôle social et spatial. Réinterrogé par le concept de rendez-vous collectifs, les rythmes urbains sont une co-production entre un urbanisme temporaire et une urbanité événementielle. Ces deux éléments explique le double rôle spatial et social des rythmes événementiels. Les institutions municipales instrumentalisent l'urbanisme temporaire pour signifier le temps, organiser le rassemblement et produire du lieu. L'urbanité événementielle est le résultat des interprétations individuelles des événements comme signe temporel qui produit du lien social et un sens commun des lieux. La répétition de la rencontre entre l'urbanisme temporaire et l'urbanité événementielle provient d'une part, de la décision politique de d'instrumentaliser le rendez-vous dans l'organisation urbaine, d'autre part de la synchronisation des individus qui organisent leurs temps pour participer au rassemblement. La rationalité qui anime les participants est motivée par la valorisation des interactions de face-à-face et la production de liens sociaux associatifs, dans une société interrogée par la différenciation et la désynchronisation des modes de vie. L'individu ne se passe pas de rassemblements rituels, dans des lieux et selon des temporalités saisonnières. Ces rythmes collectifs sont adaptés à la métropole, à la complexification de ses territoires, à l'hybridation de ses représentations culturelles et à l'individualisation de ses temporalités. Au-delà, le concept de rythme est une théorie de morphologie sociale qui rend compte du fonctionnement des sociétés de façon multiscalaire et dynamique. Elle s'inscrit dans les théories sociologiques intermédiaires qui lient l'individu et le collectif, l'habitant et les institutions, la morphologie spatiale et temporelle de groupements humains de toutes tailles. Le fait métropolitain, influençant et influencé par l'individu et le global, constitue une échelle mésociale heuristique
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00546513 |
Date | 27 November 2010 |
Creators | Pradel, Benjamin |
Publisher | Université Paris-Est |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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