À partir du milieu du Xe siècle, conjointement à l'émergence et au développement d'une conscience communautaire, l'Église chrétienne médiévale met en place un cimetière consacré interdit aux « mauvais morts ». Parallèlement, la construction ecclésiale se concrétise par un encadrement plus précis des fidèles (à la fois liturgique, sacramentel et juridique), modifiantainsi le paysage et les pratiques sociales. Dès le XIe siècle, et – plus particulièrement – aux XIIe-XIIIe siècles, les décrétalistes, liturgistes et canonistes, dressent de nombreuses catégories de « mauvais chrétiens » privés de sepultura ecclesiastica, lesquels ont – jusqu'à présent – été considérés par les historiens des textes et les archéologues comme des « exclus ». Si la justice ecclésiastique semble intransigeante au sujet du devenir de certains (à l'instar – notamment – des meurtriers, des incendiaires, des jouteurs et, d'une façon plus générale, des excommuniés), elle envisage néanmoins leur réintégration dans le giron de l'Église. La présente étude, en favorisant une approche transdisciplinaire (sources écrites et archéologiques), se propose de comprendre ces interdictions funéraires, mais également d'appréhender sous un jour nouveau la gestion des espaces cimétériaux et de leurs marges. Si elle tend non seulement à éclairer le devenir des corps privés de sepultura ecclesiastica, elle invite également à discuter la prise en charge des « mauvais morts » par les autorités civiles et laïques. À ce titre, elle incite à concevoir les lieux d'exécution (fourches patibulaires, gibets, etc.) comme une forme à part entière de regroupement des « mauvais morts » / From the mid-10th century, together with the emergency and the development of a community conscientiousness, the medieval Christian Church sets up a consecrated cemetery forbidden to the "bad Dead". At the same time, the landscape and the social practices change due to a better defined guidance of the Faithful on liturgical, sacramental and juridical aspects. From the 11th century and more particularly by the 12th and 13th centuries, the decretalists, liturgists and Canonists list out a number of "bad Christians' " groups deprived of sepultura ecclesiastica, who were previously regarded as "outsiders" by the historians of written sources and the archaeologists. Despite of the ecclesiastical justice being uncompromising regarding the future of murderers, arsonists, jousters, and more generally, those who have been excommunicated, their reintegration within the Church is pondered.This study, promoting a multidisciplinary approach (written and archaeological sources), aims at understanding these funeral bans, as well as assessing in a new light the management of burial areas and their edges. It not only tends to shed light on the future of the bodies deprived of sepultura ecclesiastica, but it also raises the question on assuming the care of the "bad Dead" by the civil and lay/secular authorities. As such, it leads to see the execution areas (patibulary forks, gallows, etc.) as a full-fledged type of gathering the "bad Dead"
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012POIT5005 |
Date | 24 October 2012 |
Creators | Vivas, Mathieu |
Contributors | Poitiers, Treffort, Cécile, Cartron-Kawe, Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
Page generated in 0.0024 seconds