En 1890, la municipalité de Liverpool ordonne la fermeture des maisons closes et « lieux de débauche », ce qui conduit des centaines de femmes à se retrouver sans abri. De nouvelles associations, fondées pour apporter des solutions à cette crise, s’ajoutent aux organisations, plus anciennes, qui dirigent des établissements de « réforme morale » pour femmes. Toutes affirment pouvoir « sauver » ces femmes en les enfermant dans leur foyer ou refuge unisexuel. Le Pénitencier, fondé en 1809, entend transformer ses pensionnaires en domestiques « respectables » grâce à un travail de « pénitence » de deux années. La Maison de refuge, association de femmes créée en 1890, privilégie un accueil d’une semaine. Le Saint Sauveur, fondé en 1891 et géré par la congrégation catholique des Pauvres Servantes de la Mère de Dieu, offre un repas et un hébergement aux femmes dans l’asile de nuit et forme des femmes catholiques au travail de blanchisserie pendant une année dans le refuge. Ce travail de recherche examine les différentes facettes de l’action de ces trois associations et compare leur capacité à appréhender les enjeux auxquels elles sont confrontées de 1890 à 1914. Ancrée dans le contexte politique, social, culturel et religieux de Liverpool, cette étude révèle la contribution essentielle des femmes à la définition du rôle des associations pour femmes. Elle montre comment ces organisatrices de l’aide, confrontées aux formes de discrimination propres à la société dans laquelle elles évoluent, ont adapté l’action des associations et amorcé la transition de la philanthropie vers le travail social dans la ville au début du XXe siècle. / In 1890 in Liverpool the City Council ordered the shutting of brothels and “immoral” houses, which led hundreds of women to become homeless. Some new organisations were set up in addition to the existent charities managing reform institutions for women in order to find solutions to this critical situation. All of them maintained that they could “rescue” these women by locking them up in their women-only homes or refuges. Founded in 1809, the Female Penitentiary aimed to transform its inmates into “respectable” maid-servants through penitence for two years. The House of Help, a women’s organisation created in 1890, accommodated women for a week. In the Saint Saviour’s Refuge and Night Shelter, established in 1891 and run by the Catholic congregation of the Poor Servants of the Mother of God, Catholic women were either fed and lodged for the night in the Night Shelter or trained to become laundresses for a year in the Refuge. The present work examines the various facets of the work performed by these three charities and compares their capacity to understand the stakes with which they were confronted from 1890 to 1914. Set in the political, social, cultural and religious context of Liverpool, this study reveals the essential contribution of women to the definition of the mission of organisations for women. It shows how female organisers, facing the forms of discrimination which characterised the society in which they lived, adapted the work of charities and initiated the transition from philanthropy to social work in the city at the beginning of the twentieth century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCC194 |
Date | 19 November 2018 |
Creators | Gleser-Neveu, Muriel |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Boussahba-Bravard, Myriam |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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