Notre thèse part de l’intelligibilité habituelle de la société haïtienne pensée dans un rapport de déterminité avec la colonie.Le sujet postcolonial est un sujet auto-enchaîné, autodestructeur et non émancipé par le fait que sa subjectivité serait produite par la colonialité. Par-delà ce schéma, nous émettons l’hypothèse que la Révolution haïtienne de 1804 peut être pensée comme une scène décoloniale dont la répétition peut être vérifiée dans l’Histoire et la radicalité susceptible de fonder une citoyenneté émancipatrice. Sa vérité se déploie dans une rencontre polémique avec la modernité. Elle devient le site d’un contre-imaginaire qui produit le détachement de l’imaginaire de la domination et une expérience de fondation et de commencement qui doit être étudiée en lien avec les conflictualités.L’oubli du citoyen vient de l’impossible croisement de la stásis et du dêmos contre l’ordre social de domination pour rendre effectifs de nouveaux droits face aux potentats au nom de l’égalité et de l’émancipation.La thèse est divisée en trois parties et neuf chapitres. La première partie traite du procès d’altérisation du sujet colonial en lien avec la subjectivité occidentale, les formes ambivalentes de ses revendications et de son auto-institution sans pouvoir s’auto-abolir. La deuxième aborde la question de l’interprétation de la Révolution et les formes de domination post-coloniale. La dernière partie retrouve la mémoire d’une exigence de fondation et de commencement au regard de l’idée de scène décoloniale porteuse d’une brèche-anarchique. Elle appréhende ensuite les rapports entre violence, pouvoir et conflictualités au regard d’une reconfiguration décoloniale du monde. / My doctoral thesis is a critical reading of the traditional intelligibility of the Haitian society which includes it in the relationship where its being is determined by the slave colony. The postcolonial subject is a self-chained subject, self-destructive and not emancipated one, because his subjectivity is produced by the coloniality. Beyond this interpretation, we hypothesize that the Haitian Revolution can be interpreted as a decolonial scene whose repetition can be verified in History and whose radicality can be found in an exigency of emancipating citizenship. Its truth manifests itself in the polemical encounter with the colonial modernity. It becomes the site of an against-imaginary which would bring the detachment of the imaginary of domination and a difficult experience of foundation/beginning which must be analyzed by taking into account the conflictualities. The forgetting of the citizen results of the impossible cross-road between stásis and dêmos against the social order of domination to make actual new rights in the name of equality and emancipation.The doctoral thesis is divided into three parts and nine chapters. The first part studies the othering process of the colonial subject in connection with Western subjectivity, the ambivalent forms of its claims and its self-institution not being able to self-abolition. The second part analyzes the interpretation of the Revolution and the post-colonial forms of domination. The last part finds the memory of a demand of foundation and beginning. It apprehends the relationships between violence, power and conflictualities with the aim of reconfiguration of the post colonial-world.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080038 |
Date | 29 September 2015 |
Creators | Camilus, Adler |
Contributors | Paris 8, Navet, Georges |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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