Notre travail s’inscrit dans le champ de la didactique de la Biologie en général et celui de la reproduction humaine en particulier. Nous nous intéressons spécialement à une « tentative » d’autonomisation des apprenants - plus exactement des élèves - tunisiens en classe de terminale scientifique par le biais de l’autocorrection/auto-évaluation dans l’apprentissage de la reproduction humaine et l’éducation à la sexualité. Le choix de notre sujet de recherche plonge ses racines dans les méthodes et procédés utilisés dans les apprentissages scolaires en rapport avec l’appartenance des apprenants, tout comme les enseignants, à une société arabo-musulmane, où, parler de reproduction reviendrait à parler de sexualité qui est un terme « sale », « vulgaire », « honteux » et l’évoquer pourrait bien être contre la morale, donc une attaque à la pudeur. Mais, cette conception qui empêcherait les élèves, jeunes adolescents, de parler ouvertement de sexualité et de reproduction, est-elle d’ordre religieux ? Ou qu’elle n’est qu’une construction sociale ? La pratique religieuse fait-elle obstacle à l’évocation des questions se rapportant à la sexualité dans la mesure où celle-ci n’est aucunement abordée au sein des familles où les parents sont musulmans pratiquants ? L’Islam comme religion incitant à la pudeur et la chasteté, fait-il de la sexualité un tabou ? Grace à des questionnaires nous avons tenté d’apporter de l’éclairage à tous ces questionnements. De par notre ancienne expérience professionnelle d’enseignante de Sciences de la Vie et de la Terre, nous avons remarqué chez les apprenants une réticence manifeste, qui s’exprime par un manque, voire une absence de participation lors de la construction des savoirs allant jusqu’à s’abstenir de poser des questions. Rien qu’un silence assourdissant qui règne dans la salle de classe lors de l’apprentissage de la reproduction humaine. Nous entendions une voix muette mais opprimée me disant : « Allez, faites vite ! Et pourvu de ça finisse ! ». Cette passivité jouait, éventuellement en faveur d’un paradigme éducatif purement transmissif. Notre idée première était de contraindre, d’une manière ou d’une autre, les apprenants à communiquer entre eux autour de ce thème « problématique » qu’est la reproduction humaine. Cette initiative était aussi bien dans le but de tenter de briser des obstacles éventuels qui pourraient s’interposer d’une part entre les apprenants des deux sexes et l’enseignant et, d’autre part, entre les apprenants et le savoir, que de laisser aux apprenants l’occasion de corriger eux-mêmes leurs propres erreurs, peut-être ne les reprennent-ils plus. Tant de questionnements nous sont venus à l’esprit : bien que non habitués aux pratiques autocorrectives/auto-évaluatives, les élèves tunisiens sont-ils en mesure de porter des jugements corrects à leurs propres travaux ? Si, travaillant en petits groupes dans l’élaboration d’un cours en vue de co-construire un savoir, seront-ils plus performants dans leurs auto-évaluations quant à ce même savoir ? Autocorrection et auto-évaluation, seraient-elles synonymes de remédiation efficace d’erreurs ? Notre expérimentation a porté sur 71 élèves de trois classes de terminale scientifique que nous avons mixées et répartis en trois groupes présentant la même répartition des moyennes en SVT en classe de troisième (niveau précédent). Ces trois groupes étaient : - « A.Auto » et noté « AA » formés des élèves ayant participé à la construction du cours et se sont auto-corrigés et auto-évalués suite à un test préliminaire; - « B.Auto » et noté « BA » composés des élèves ayant reçu un cours magistral, mais se sont auto-corrigés et auto-évalués par suite du même test préliminaire; - « Trad » et noté « T » cet échantillon correspond aux élèves qui ont reçu un cours et une correction traditionnels, comme habituellement. ... / This work falls within the field of Biology didactics in general and that of human reproduction more particularly. We are more specifically interested in a learners’ empowerment attempt that is more precisely related to Tunisian final year science students through self-correction/self-evaluation in the learning of human reproduction and sex education. The choice of our research topic is rooted in the methods and processes used in school learning in connection with learners’ as well as teachers’ belonging to a Muslim Arab society, where, speaking about reproduction would be to talk about sexuality which is a “dirty”, “vulgar”, “shameful” word. If just mentioned, it might be against morality, so an attack against decency. But is this design -that prevents students, young teenagers, to talk openly about sexuality and reproduction- religious? Or is it just a social construct? Is religious practice an obstacle when it comes to issues related to sexuality that there is no way to raise them in families where parents are practicing Muslims? Does Islam as a religion inciting to modesty and chastity, consider sex a taboo? Thanks to some questionnaires we tried to highlight all of these questions.From our old professional experience as a teacher of Life and Earth Sciences, we noticed in learners an obvious reluctance, expressed by a lack of participation in the construction of knowledge and even beyond that to refrain from asking questions. Nothing heard in the classroom but a deafening silence when it comes to learning human reproduction. We heard a silent but oppressed voice saying “Come on, hurry up! And provided it to end!”. This passivity was playing, possibly for a purely transmissive educational paradigm. Our main focus was to force learners, one way or another, to communicate with each other around the "problematic" theme; human reproduction. This initiative was rather designed to try to break any obstacles that might interpose, in the one hand, between students of both sexes and teachers and in the other, between learners and knowledge, than to give learners the opportunity to self-correct their own mistakes, which, perhaps, they would never make again. So many questions came to our mind: although not accustomed to self-correcting/ self-evaluative practice, are Tunisian students able to provide correct judgments of their own work? If they work in small groups in the development of a course to co-construct knowledge, will they perform better in their self-assessments related to that particular knowledge? Would self-correction and self-assessment be synonyms to effective remediation of errors?Our testing focused on 71 students from three final year science classes we have mixed and divided into three groups with the same distribution of averages SVT third class (the previous level). These three groups were:- "A.Auto" and rated "AA" trained students who participated in the construction of the course and have self-corrected and self-assessed following a preliminary test;- "B.Auto" and noted "BA" composed of students who received a lecture, but have self-corrected and self-assessed following the same preliminary test;- "Trad" and rated "T" This sample corresponds to students who received a traditional course and a correction, as usual....
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE2064 |
Date | 24 June 2016 |
Creators | Farhane, Fadhila |
Contributors | Lyon, Régnier, Jean-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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