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Nature et artifice dans la constitution de la socialité chez Rousseau / Nature and Artifice in the constitution of sociality in Rousseau’s thought

Ce travail se propose de montrer l’articulation de la nature et de l’artifice au sein de la pensée de Rousseau. Nous verrons que la connaissance de la nature est bornée par une origine qui nous échappe et une puissance de transformation qui ne semble pas avoir de fin. Cela conduit notre auteur à remettre en cause l’existence d’un ordre de la nature sur le plan spéculatif et sur le plan moral.. Dans l’homme la nature va se révéler comme vide. La perfectibilité est l’effet de l’inachèvement de la nature de l’homme. Le devenir social de l’homme sera pensé comme l’effet de la découverte érotique de l’autre. Cette découverte altère le moi absolu de l’homme à l’état de nature et le reconfigure en un moi relatif exposé au manque de l’autre. De cette exposition résultent toutes les formes de la socialité, l’aliénation et la liberté. L’étiologie amoureuse de la dénaturation nous a permis de reconnaitre l’importance de la réflexion sur le goût dans la constitution de la sociabilité. La différence sexuelle apparait comme le résultat d’un processus de différentiation dont le ressort est le désir de plaire. Le désir de plaire sera pour Rousseau un obstacle à l’uniformité de la société. Il préserve les différences qui sont à la fois les conditions du bon goût et de la volonté générale. La dépendance de l’homme devenu social est paradoxalement ce qui fait de la liberté une propriété en puissance de la vie en société. Dans ce cadre, le peuple n’est ni un sujet, ni une instance juridique, il est la forme du lien sociale sous la détermination de la liberté. Il y a peuple lorsque le lien unissant chacun à l’État, et unissant les hommes entre eux sous les conditions de l’égalité et de la liberté, devient un intérêt particulier. / This thesis shows the articulation between nature and artifice in Rousseau's thought. Rousseau argues that the knowledge of nature is limited by an origin that escapes from us and by a transformational power that seems immeasurable. This leads him to interrogate the existence of a natural order, both at speculative and moral levels. The man of nature is interpreted as unfinished with an unlimited changing potency. Rousseau argues that man´s becoming is the result of the erotic discovery of the other. This discovery distorts the absolute I of the man in the natural state and reshapes them in a relative I - exposed to the other's absence. From this recognition stems all forms of sociality, alienation and liberty. “Denaturation”'s amorous aetiology allows us to recognize the centrality of taste in the constitution of sociability. Sexual difference appears as the consequence of a differentiation process guided by the desire to please. For Rousseau, the desire to please challenges society´s uniformity. He argues that both the conditions for the good taste and general shape/foster/configure difference. The dependency of the human – as social being- is what, paradoxically, makes freedom a potential property in social life. In this scenario, “the people” is neither a subject nor a juridical element. It represents the social tie shaped by the conditions of freedom and equality. “The people” emerges under the conditions of equality and liberty and when every individual is tied to the state and to each other reflecting the union of everybody´s particular interests / Naturaleza y artificio en la constitución de la sociabilidad en el pensamiento de Rousseau.Este trabajo se propone mostrar la articulación de la naturaleza y el artificio en el pensamiento de Rousseau. El conocimiento de la naturaleza está para Rousseau limitado por un origen inalcanzable y una potencia de transformación que parece infinita. Lo cual lleva al autor a cuestionar la existencia de un orden de la naturaleza tanto en el plano especulativo como en el plano moral. El hombre de la naturaleza se presenta como un ser inacabado, con una potencia de transformación ilimitada. El devenir social del hombre resulta del descubrimiento erótico del otro. Este descubrimiento altera el yo absoluto del hombre natural y lo reconfigura en un yo relativo expuesto a la falta del otro. De esta exposición resultan todas las formas de sociabilidad, la alienación y la libertad. La etiología amorosa de la desnaturación permite reconocer la importancia del gusto en la constitución de la sociabilidad. La diferencia sexual es el resultado de un proceso de diferenciación cuyo móvil es el deseo de gustar. El deseo de gustar es un obstáculo a la uniformidad de la sociedad. Preserva las diferencias, estas son la condición del buen gusto y de la voluntad general. La dependencia del hombre devenido social es paradójicamente lo que hace que la libertad sea una propiedad en potencia de la vida en sociedad. En este marco, el pueblo no es ni un sujeto, ni una instancia jurídica, es la forma del lazo social determinado por las condiciones de la igualdad y la libertad. Hay pueblo cuando el lazo que une cada uno al Estado, y a los hombres entre sí, bajo la condición de la igualdad y de la libertad, se transforma en el punto de unión de todos los intereses particulares.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080105
Date18 December 2015
CreatorsDomecq, Gabriela
ContributorsParis 8, Douailler, Stéphane
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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