La recherche explore, dès le départ, une pratique qui croise le dessin avec des pratiques de danse contemporaine, investissant la tension dynamique avec le sol, l’espace gravitaire. Ces pratiques sont questionnées et réinvesties par l’expérience et l’apprentissage en Inde du sud, de rituels de dessins de poudre tracés au sol : les kolam, apparaissant sur les seuils des maisons tamoules à l’aube et les kalam, réalisés lors de cérémonies rituelles au Kérala. Des dessins éphémères où alternent tracés et effacements, dans un geste sacré qui fait puis défait. Le dialogue entre pratiques rituelles et pratiques artistiques est envisagé partant de cette expérience et de cette immersion ouvrant une proximité avec l’approche anthropologique. Au-delà du religieux, qu’apporte cette mise bord à bord avec les rites, avec ces rites indiens en particulier ? Dans ces entre-deux, la pratique se déploie et engage la collaboration fertile avec différents danseurs, devenus passeurs, dans l’espace ouvert de la performance qui rend visible ce processus de mue du dessin. La poudre constitue un matériau essentiel à ces traversées fragiles. Le dessin est analysé dans ses transports successifs du sol aux corps des danseurs, à l’espace de l’installation, jouant dans l’instant des seuils du visible, disparaissant dans le geste de l’effacement, devenu le geste essentiel dans cet accès au rite. Un dessin qui propulse l’action des corps. Qu’est-ce qui peut se transporter ou non de ces pratiques rituelles et ébranler ainsi la pratique du dessin, devenant à la fois trajectoire et processus ? En quoi finalement ces rites nous regardent-ils, nous plasticiens, malgré leur profonde opacité ? / This research explores a practice which mingles drawing with practices of contemporary dance, engaging a relationship of dynamic tension to the ground, to gravitational space. These practices are reinvested by the experience and apprenticeship, undergone in Southern India, of rituals drawings traced with powder on the ground: the kolam, which appear on the doorstep of Tamil houses at dawn, and the kalam, carried out during Kerala ritual ceremonies. They are ephemeral drawings, in which tracings and erasings alternate within a sacred movement which makes and unmakes. The dialogue between ritual and artistic practices is envisaged on the basis of this experience, opening up to a proximity with the anthropological approach. Above and beyond the religious, what parallels can be drawn between artistic practices and rituals, Indian rituals in particular? In this interval the practice reveals itself and engages the fertile collaboration with different dancers, who become mediums in the open space of the performance, which renders visible the drawing’s process of mutation. The drawing is analysed in its successive transpositions from the ground to the dancers’ bodies, to the space of the installation, playing instantaneously on the threshold of the visible, disappearing in the gesture of effacement which becomes the essential gesture in this access to the ritual. The drawing propulses the bodies’ actions. In these ritual practices, what can – or cannot – be conveyed, and thus destabilize the practice of drawing which, by this means, becomes both trajectory and process? Finally what do these rituals have to do with us, visual artists, despite their profound opaqueness?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3093 |
Date | 06 December 2013 |
Creators | Latuner-El Mouhibb, Marie-Thérèse |
Contributors | Aix-Marseille, M'Rabet, Khalil |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0018 seconds