Les sphères diplomatique et culturelle sont souvent créditées de liens étroits. Nombreuses sont les monographies consacrées à des figures de diplomates écrivains, artistes ou savants, en particulier pour l’Époque moderne. L’objet de cette thèse est d’interroger cette association et de la mettre en doute, comme fondée sur des approximations et un refus de considérer les milieux diplomatiques aussi bien dans leur globalité à une date donnée, que dans leurs spécificités temporelles et géographiques, pour se focaliser sur quelques éléments brillants, mais finalement peu représentatifs. Le choix a été fait de recentrer la réflexion au sein d’un cadre culturel de référence à l’Époque moderne, celui de la République des Lettres, et de se saisir de l’ensemble d’un réseau d’information diplomatique qui puisse servir de témoin, en l’espèce celui qu’organisa depuis Whitehall Sir Joseph Williamson, entre 1660 et 1680.Cet exemple de Williamson a paru particulièrement judicieux, car il incarne l’un des principaux diplomates britanniques de la fin du XVIIe siècle, mais aussi un savant à part entière. Enfin, l’historiographie l’a souvent noté comme le grand organisateur d’un système de renseignement au profit de l’Angleterre de la Restauration, et les archives découlant de ses activités ont été remarquablement bien conservées.Après avoir présenté et justifié les sources, cette étude s’attache à la reconstitution du système d’information diplomatique de Williamson. Loin de s’y presser en grand nombre, les savants s’y révèlent finalement plutôt rares. De plus, lorsqu’ils sont présents, leur participation survient à la faveur de circonstances spécifiques, que nous entreprenons d’expliciter. / Diplomatic and cultural spheres are often regarded as being very close, especially in Early Modern Europe. Many biographies are devoted to diplomats who were also authors, artists or scholars. The purpose of this PhD is to question this association, and to argue that it results from inaccurate observations, and from a refusal to consider diplomatic structures globally at a given date, so that brilliant individuals tend to attract all attention, even if they are exceptions.In order to draw a more accurate picture of the actual relations between diplomatic and cultural spheres, I decided to focus on the Republic of Letters, as the prominent cultural structure of Early Modern Europe, and on a specific diplomatic network of informants: the international network which was developed by Sir Joseph Williamson between 1660 and 1680. This case is particularly appealing, because Williamson was one of the major British diplomats of the time, and also an accomplished scholar. Finally, his extensive records have been remarkably well preserved. Thanks to these materials, it has been possible to reconstitute Williamson’s network of informants, and to establish that few of them were men of letters, most of whom only appear in specific circumstances, which are depicted and discussed in this work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040201 |
Date | 07 December 2011 |
Creators | Tessier, Alexandre |
Contributors | Paris 4, Bély, Lucien |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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