La vie privée et sa protection sont aujourd'hui largement discutées. Membres de la société civile, juristes ou encore techniciens, nous sommes tous appelés à nous emparer d'une notion que l'on nous présente à la fois comme menacée, désuète ou appartenant à nos libertés fondamentales. Aujourd'hui, les controverses autour de la protection de la vie privée ont pour origine des usages techniques. L'informatisation des fichiers étatiques et les possibilités accrues de surveillance issues des innovations en informatique et, plus récemment, les « usages sociaux » des outils numériques comme les « réseaux sociaux », provoquent de vives réactions. Pourtant, le recours à cette notion, notamment pour protéger les libertés individuelles, est-il complètement satisfaisant alors que, d'une part, les outils à l'origine de sa mise en question suscitent un large engouement, et que, d'autre part, ses contours sont mal définis? Nous adoptons, pour répondre à cette question, une position interdisciplinaire. D'une part, nous enquêtons d'un point de vue philosophique sur la « condition numérique » contemporaine afin d'en saisir les enjeux. Ce faisant, nous établissons que les outils numériques remettent en cause la notion de « frontiére ». Nous montrons simultanément que la possibilité d'une existence séparée est nécessaire pour constituer une subjectivité propre. Se pose alors la question de la mise en pratique d'une telle existence. Nous nous éloignons des approches déontologiques et utilitaristes qui guident actuellement la conception et l'évaluation des outils numériques pour leur préférer une approche fondée sur « l'éthique du souci de soi ». Cette approche nous conduit à établir que le code informatique constitue la structure de la condition numérique et qu'il s'agit de prendre en compte, dés la conception d'une application un ensemble de propriétés, comme la protection de la vie privée. Nous cherchons dans un second temps à aider les concepteurs d'applications à concevoir au mieux et à réaliser des applications qui permettent de protéger la vie privée des utilisateurs et des possesseurs des données. Notre domaine d'application est l'approche orientée services qui est aujourd'hui un largement utilisée. Nous nous concentrons sur son utilisation pour la réalisation d'applications à partir de compositions de services dynamiques et hétérogènes. Nous cherchons à protéger la vie privée à l'aide du contrôle d'accès. Pour ce faire, nous proposons de configurer les propriétés de contrôle d'accès des services au moyen d'une démarche dirigée par les modèles divisée en deux étapes. Au niveau conception, la composition et la politique de contrôle d'accès à un niveau abstrait sont spécifiées par des experts dédiés. Nous estimons que le contrôle d'accès doit être pris en compte dés la conception de l'application afin d'éviter le recours à la programmation manuelle. En rester à un niveau abstrait permet de s'adapter à l'état de la composition et à l'hétérogénéité et au dynamisme des services. Au niveau exécution, notre architecture permet de configurer les services concrets au moyen de proxies responsables de l'exécution du contrôle d'accès. Des transformations de modèles vers textes automatisées permettent de passer d'un niveau à l'autre afin de s'abstraire de la programmation manuelle et de garantir la protection des services concrets par les proxies. Notre approche a été validée par la réalisation d'un prototype et son utilisation sur un cas d'application. / Privacy is hot topic. Lawyers, technicians and plain people are all concerned by this notion. Nowadays, most discussions focus on the effects of digital tools, such as social media or surveillance software. However, privacy is still ill-defined. Moreover, digital tools which endanger privacy are widely used. Should not we leave privacy aside and accept that we are, maybe more than ever, visible ?In this doctoral thesis, I address this question from a twofold viewpoint. I first inquire into the nature of our digital condition from a philosophical standpoint. I claim that digital artifacts rework the implementation of our frontiers, be them geographical or social. However, I contend that such frontiers are necessary. As I show that code defines the structure and the effects of digital tools, I point out that properties such as privacy management should be addressed right from the conception of software applications.Helping out designers to address such properties is the second issue I tackle. I focus on Service-Oriented Computing as it is a widely used paradigm. Most speci- fically, I deal with the composition of heterogenous and dynamic services. I define access control as an efficient mechanism to protect privacy and I propose a twofold generative approach to secure services compositions. The composition and its access control policies are separately defined at an abstract level. An expert is responsible for each of them. As we promote an abstract description of the application, we free the designer from technical complexity. At runtime, we propose an architecture which selects and protects the actual services by hiding them behind proxies which run the access control policy. Automated model transformations permit to generate the application from its specification. We thus bypass manual programming. We have implemented a modeling and execution environment and applied our approach to a use case in order to validate our work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013GRENM036 |
Date | 02 December 2013 |
Creators | Faravelon, Aurélien |
Contributors | Grenoble, Verdier, Christine, Saltel, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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