La thèse porte sur la "reconversion partisane" de la social-démocratie en Europe. Elle propose une explication au paradoxe apparent entre d’une part l'existence de travaux décrivant la crise voire la mort du régime social-démocrate d’après-guerre, et d’autre part la conservation par cette famille de partis de son statut de grande alternative de gouvernement. La reconversion partisane est définie comme une modalité particulière de changement partisan, qui seule pouvait permettre à la social-démocratie de surmonter l’obsolescence (plus ou moins avancée) de son projet, de sa coalition électorale et de son modèle organisationnel. M’inscrivant dans la tradition de l’institutionnalisme historique, je propose une étude macrosociologique et comparée de quatre processus de reconversion, analysés de manière systématique au Royaume-Uni, en France, en Suède et en Allemagne. Leurs similarités et leurs différences sont ensuite expliquées, notamment à l’aide de plusieurs variables susceptibles de peser sur la forme et la temporalité des reconversions. Mon travail s’achève sur une appréciation provisoire de la mise à l’épreuve des reconversions par la grande crise économique en cours depuis 2008. Au-delà de l’éclairage nouveau qu’elle projette sur la trajectoire historique de cette famille politique, la thèse est une contribution à la littérature sur le changement partisan, sur la "cartellisation" des grands partis de gouvernement, et sur l’adaptation de ces derniers aux mutations de la structure des clivages politiques en Europe. Elle illustre aussi comment une approche "intégrée" des partis (sur plusieurs niveaux d’analyse) peut entrer dans un dialogue fécond avec les travaux sur les recompositions contemporaines de l’Etat moderne et du capitalisme. / The thesis deals with the "partisan conversion" of social democracy in Europe. It aims to resolve the apparent paradox between the existence of many publications describing the crisis or even the death of social democracy on one hand, and the fact that this political family has remained one of the major party alternatives on the other hand. We define the partisan conversion as a singular type of party change, which was the only one that could help the Social democrats to overcome the obsolescence of their project, electoral support and organizational model. My analysis is methodologically anchored in the historical institutionalism paradigm. It offers a macrosociological comparison of four processes of partisan conversion in the United Kingdom, France, Sweden and Germany. The similarities and differences between these processes are then explained, partly through a set of variables weighing on the structure and the temporality of conversions. My work ends with an appreciation of how theses conversions have been put under stress by the 2008 global crisis. The thesis thus provides a reconstructed picture of the historical path of social democracy, additional analytical tools to the literature in party change, and some insights to the reflections about the contemporary cleavage structures. Our intention is also to prove the usefulness of an investigation nurtured by the most recent works on global capitalism and the modern state.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016GREAH029 |
Date | 29 November 2016 |
Creators | Escalona, Fabien |
Contributors | Grenoble Alpes, Martin, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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