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L'individualisme et les valeurs syndicales

Ce mémoire porte sur l'individualisme dans les groupes syndiqués. Une perception de changement profond de notre société semble exister et une caractéristique dominante émerge: la propension à l'individualisme. L'influence des employés a ainsi progressivement suivi, passant d'un style collectif général démocratique à une professionnalisation individuelle et spécifique. Devant la montée des valeurs individuelles dans les sociétés occidentales, on observe une certaine difficulté des syndicats à considérer ces valeurs et à les intégrer à une démarche syndicale cohérente. Les valeurs individuelles apparaissent alors comme étant en porte-à-faux avec le mode principal de fonctionnement, soit la solidarité et la force collective. Il s'agit alors de connaître les influences de cette propension dans le système syndical et comment les salariés concilient les intérêts individuels avec les intérêts collectifs. Cette réflexion est née à partir de rencontres avec le syndicat des métallos, intéressés à approfondir leurs connaissances afin de développer des stratégies adéquates. L'objectif de ce mémoire est précisément de répondre à la question de recherche suivante: comment les travailleurs et les délégués perçoivent-ils l'individualisme dans leur groupe, c'est à dire quelle est leur représentation du concept et comment il se reflète dans les stratégies de chacun. Le mémoire propose une démarche exploratoire, se basant sur la transformation des relations de travail vers une gestion des ressources humaines et présentant la source des tensions entre les valeurs individualistes et collectivistes. La question est ensuite abordée sous l'angle du processus d'identification des individus dans la société. Le processus d'identification a lui aussi évolué, se complexifiant par l'émergence de plusieurs sphères identitaires distinctes. Le cadre d'analyse s'appuie enfin sur une attitude méthodologique, soit la théorie de l'interactionnisme interprétatif. Cette théorie permet de comprendre les nuances dans le discours, sans catégoriser ou étiqueter un individu.
Pour répondre à l'objectif de recherche, des employés et des représentants syndicaux ont été rencontrés lors d'entrevues. L'analyse des discours recueillis se structure en cinq parties, soit l'individualisme, les réactions à l'individualisme, le rôle du syndicat et son mandat et les relations de travail. En somme, cette recherche est basée sur l'idée que le paradigme syndical d'autrefois, caractérisé par le principe que tous les travailleurs d'une même classe sociale ont les mêmes intérêts et peuvent seulement être accomplis collectivement, est maintenant transformé. (Muckenberger, in Thornley et coll., 1997) Les résultats de cette recherche confirment cette idée, par le changement de définition accordé au syndicalisme. S'il était considéré autrefois comme étant une gestion collective, il est dorénavant associé à l'individualisme, créant le concept de syndicalisme individuel. L'ancienneté apparaît comme étant un système remis en question, pour avoir le désavantage de favoriser certains individus au détriment des autres. Les syndicats font ainsi face à une nouvelle réalité composite plus complexe de membres qui présentent de multiples identités.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1639
Date January 2008
CreatorsBoucher, Julie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1639/

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