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Hallucinations auditives verbales et trouble du langage intérieur dans la schizophrénie : traces physiologiques et bases cérébrales / Auditory verbal hallucinations and inner speech alteration in schizophrenia : physiological traces and cerebral substrates.

Les hallucinations auditives verbales (HAVs) sont des perceptions langagières en l'absence de stimuli externes appropriés. Elles sont un des symptômes les plus invalidants dans la schizophrénie. Parmi les grands types de modèles explicatifs, deux sont particulièrement intéressants : les modèles à origine perceptive, selon lesquels les voix entendues seraient dues à une imagerie mentale et des représentations auditives trop vives et les modèles à origine productive, selon lesquels la parole intérieure est perturbée de telle sorte que les propres pensées verbales du patient sont attribuées à un agent externe. Pour tester le versant moteur des modèles productifs, une expérience de recueil de traces oro-faciales lors des HAVs à l'aide de l'électromyographie de surface a été conduite auprès de 11 patients schizophrènes. Les résultats montrent une tendance à l'augmentation de l'activité musculaire de l'orbiculaire inférieur lors des HAVs par rapport à une condition de repos. Pour tester le versant cérébral des modèles, une expérience en IRMf de génération de pensée verbale et de perception auditive a été menée auprès de 19 sujets schizophrènes et 24 sujets contrôles et a montré une hyper-activation d'un réseau impliquant le cortex temporal et le cortex cingulaire antérieur. La caractérisation phénoménologique des HAVs vécues par les patients a montré que les HAVs diffèrent de la pensée intérieure typique en ce que les voix entendues peuvent être nombreuses et ne sont pas celle du patient lui-même. Ainsi aucun des deux types de modèles considérés isolément n'est satisfaisant pour expliquer les HAVs. Un modèle intégratif multidimensionnel permettrait de mieux rendre compte de la complexité des HAVs. Il existerait, chez les patients schizophrènes une prédisposition perceptive hyper-active couplée à un système de prédiction défaillant. Les deux dysfonctionnements seraient de plus modulés par des facteurs top-down, de stress et un biais cognitif d'externalisation. / Les hallucinations auditives verbales (HAVs) sont des perceptions langagières en l'absence de stimuli externes appropriés. Elles sont un des symptômes les plus invalidants dans la schizophrénie. Parmi les grands types de modèles explicatifs, deux sont particulièrement intéressants : les modèles à origine perceptive, selon lesquels les voix entendues seraient dues à une imagerie mentale et des représentations auditives trop vives et les modèles à origine productive, selon lesquels la parole intérieure est perturbée de telle sorte que les propres pensées verbales du patient sont attribuées à un agent externe. Pour tester le versant moteur des modèles productifs, une expérience de recueil de traces oro-faciales lors des HAVs à l'aide de l'électromyographie de surface a été conduite auprès de 11 patients schizophrènes. Les résultats montrent une tendance à l'augmentation de l'activité musculaire de l'orbiculaire inférieur lors des HAVs par rapport à une condition de repos. Pour tester le versant cérébral des modèles, une expérience en IRMf de génération de pensée verbale et de perception auditive a été menée auprès de 19 sujets schizophrènes et 24 sujets contrôles et a montré une hyper-activation d'un réseau impliquant le cortex temporal et le cortex cingulaire antérieur. La caractérisation phénoménologique des HAVs vécues par les patients a montré que les HAVs diffèrent de la pensée intérieure typique en ce que les voix entendues peuvent être nombreuses et ne sont pas celle du patient lui-même. Ainsi aucun des deux types de modèles considérés isolément n'est satisfaisant pour expliquer les HAVs. Un modèle intégratif multidimensionnel permettrait de mieux rendre compte de la complexité des HAVs. Il existerait, chez les patients schizophrènes une prédisposition perceptive hyper-active couplée à un système de prédiction défaillant. Les deux dysfonctionnements seraient de plus modulés par des facteurs top-down, de stress et un biais cognitif d'externalisation.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011GRENS002
Date24 January 2011
CreatorsRapin, Lucile
ContributorsGrenoble, Perrier, Pascal, Loevenbruck, Hélène
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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