Les points de vente de la presse écrite, encore appelés kiosques à journaux, sont le théâtre d’activités humaines au quotidien. Le passant qui traverse les grands carrefours de Yaoundé ou de Douala est attiré par les nombreuses personnes attroupées devant les kiosques à journaux où elles tiennent des discussions « interminables ». Pour les populations urbaines, il s’agit d’un passe-temps pour ceux qui s’y adonnent. Pourtant, la pratique est renouvelée au quotidien devant ces espaces de commerce. La présence de personnes devant les kiosques à journaux à longueur de journée traduit-elle une certaine oisiveté de leur part ou alors l’expression d’un réel intérêt pour les journaux ? Cette thèse analyse les logiques qui structurent le phénomène d’attroupement devant les kiosques à journaux et interroge la place des discussions qui y émergent. Les pratiques observées, ainsi que les entretiens menés au cours de l’enquête, montrent que la recherche des informations contenues dans la presse écrite est fondamentalement l’objet d’attraction des populations vers ces points d’approvisionnement. Les différents acteurs déploient des stratégies variées pour accéder à l’information. En effet, la vente directe des journaux comme seule source de revenus des kiosquiers relèverait d’une utopie. Face à la conjoncture qui sévit dans le secteur de la presse, les commerçants de journaux ne sont pas épargnés. La chute des ventes suscite le besoin de réajustements, dont le but est de combler le manque à gagner. Dans un contexte global dominé par la précarité, le consommateur n’est pas en reste. Désormais, parcourir les titres de journaux suffit pour se faire une idée de l’actualité. De cette exploration approximative émergent de manière instantanée des débats sur les sujets relayés dans les médias. Pour les protagonistes de ces échanges, la possibilité d’exprimer leur point de vue représente une forme de liberté d’expression, symbole de la démocratie, laquelle apparaît comme un élément structurant majeur dans la construction de l’espace public. / The newspaper stall constitutes an environment for daily human interactions. As one passes by the Yaounde and Douala major crossroads, it’s impressive to see the crowds gathered around the newspaper stalls. For many people, it has become a daily appointment for endless debates.The question is: Why do people spend so much of their time around those newspaper stalls? Is it because they are idlers? Or is it because they are truly interested in newspapers?Our thesis dissertation is aimed at analyzing the logics that structure the phenomenon of crowds around the newspaper stalls, and questioning the nature and content of the discussions resulting from peoples’ interactions in those places.From our observations on the field, and from the interviews carried out, it appears that the main reason why people gather around the newspapers stall is their search for information. Because of the economic crisis many people can’t afford to buy a newspaper. Therefore, they are often contempted with reading the titles on the front pages and when possible, gathering supplementary information from those who may have had the privilege to read the articles. Within this framework, spontaneous discussions and debates merge, which give the protagonists the opportunity to say their mind, and thus feel as if they are expressing their right to free speech, which symbolizes democracy and as such stands as a fundamental element in the public space.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016GREAL014 |
Date | 16 September 2016 |
Creators | Bitond, Adrien |
Contributors | Grenoble Alpes, Cabedoche, Bertrand |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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