Cette recherche porte sur la vie et l’œuvre de Mahmûd Mukhtâr, gloire de l’art égyptien, dont le travail prit naissance à une époque où les débats autour de l’identité nationale constituaient un enjeu crucial pour la construction de la nation moderne. En Égypte, l’idée de mettre en place un art figuratif se développa parallèlement au déploiement du pharaonisme - un courant historiciste proche du nationalisme territorial, dans lequel l’idée centrale était que la géographie était le facteur déterminant de l’histoire de l’Égypte. Dans l’historiographie de l’art égyptien, l’on a d’abord considéré l’art figuratif arabe comme en « décalage chronologique ». Si cette idée s’étendit aussi fortement, c’est parce qu’au début du XXe siècle, la modernité trouve l’une de ses expressions les plus importantes dans l’art des « avant-gardes » européennes. Mais, en réalité, au lendemain de la Grande Guerre, il émerge un mouvement de réaction favorable au retour à l’ordre classique. On qualifia dès lors de « modernistes », les œuvres d’art qui se trouvaient à mi-chemin entre ces deux tendances : le retour à l’ordre et les « avant-gardes ». C’est précisément dans ce contexte que se situe l’œuvre de Mukhtâr. De ce fait, l’objectif principal de cette thèse sera de replacer la production artistique de Mukhtâr dans les débats de son temps et de la comparer avec celle de ses collèges européens, pour remettre en question l’idée selon laquelle, l’art égyptien de l’entre-deux-guerres aurait eu un certain « retard » sur l’art européen. / This thesis is about the life and works of Mahmûd Mukhtâr, glory of Egyptian art, at a time where the debates around national identity are crucial for the construction of the modern nation. In Egypt, the idea of creating figurative art was linked to the development of Pharaonism – a historicist trend close to territorial nationalism, in which the central idea was that geography was the determining factor in Egyptian history.Egyptian historiography, starts considering that Arab figurative art was in “delay” compared with that of Europe. The reason for the development of this idea was that at the beginning of the XXth Century, modernity found one of its most important expressions in European “avant-gardes”.But, in reality, after the Great War, a reactionary movement emerged. This trend favored the return to classical order, which was an art closer to Academism and figuration. We qualify as modernists, those works of art that are between these two tendencies: the return to classical order and the “avant-gardes”. It is precisely in this context where we can place Mukhtâr’s work. In this sense, the main objective of this dissertation is to compare Mukhtâr’s artistic production, with that of his European colleagues, in order to reconsider the idea of “delay” of Egyptian art created during the interwar period.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014AIXM3118 |
Date | 20 December 2014 |
Creators | Correa-Calleja, Elka Margarita |
Contributors | Aix-Marseille, Alleaume, Ghislaine, Volait, Mercedes |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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