La migration internationale et le diagnostic d’infection au VIH sont deux ruptures biographiques pouvant affecter la trajectoire conjugale des individus. C’est en adoptant une approche matérialiste, et en abordant la conjugalité comme une forme d'« échanges économico-sexuels », que nous nous proposons d’étudier l’effet des conditions de vie sur les recompositions conjugales autour de ces deux évènements. Cette thèse s’appuie sur les données de l’enquête biographique ANRS-Parcours menée en 2012-2013 auprès de personnes immigrées d’Afrique subsaharienne âgées de 18 à 59 ans et vivant en Île-de-France. Nos résultats mettent en évidence que la migration affecte davantage les trajectoires conjugales des individus que le diagnostic d’infection au VIH. Par ailleurs, les recompositions conjugales suite à ces deux évènements dépendent des conditions de vie des personnes. Alors que les hommes ayant des situations administrative, professionnelle et résidentielle stables accèdent à l’union, les femmes ayant acquis une carte de résidente ou la nationalité française seraient davantage en mesure de retarder leur mise en couple après le diagnostic d’infection au VIH. Si la migration tend à renvoyer les femmes à la nécessité de faire couple afin d’accéder à la stabilité matérielle de leur partenaire, après le diagnostic d’infection aux VIH, elles semblent moins à même d’être en union probablement parce que le stigmate associé au VIH les affecte davantage que les hommes. / International migration and HIV diagnosis are two biographical turning points that can affect the conjugal trajectory of individuals. By adopting a materialist approach and by conceptualizing conjugal life as "economical and sexual exchanges", we propose to study the effect of living conditions on conjugal changes around these two events. This research is based on data from the ANRS-Parcours biographical survey conducted in 2012-2013 among sub-Saharan immigrants aged 18 to 59 living in the Paris area. Our results show that conjugal trajectories were more affected by migration than by HIV diagnosis. In addition, the conjugal changes following these two events are impacted differently according to the individuals’ living conditions. While men with stable administrative, occupational and residential situations are likely to get a partner, women who have acquired a resident card or French nationality are in a better position to delay entering a relationship after HIV diagnosis. While migration seems to increase women’s need to be in a relationship in order to share a partner’s material stability, they are less likely to be in a relationship after HIV diagnosis, most probably because the stigma associated with HIV infection impacts them more than men.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SACLS491 |
Date | 23 November 2018 |
Creators | Le Guen, Mireille |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Desgrées du Loû, Annabel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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