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L'impact de la formation continue des enseignants sur la réussite scolaire : regard critique sur le cas du Burkina Faso

Depuis la conférence mondiale de Jomtien en 1990 en Thailande, les pays d'Afrique ont décidé de relever le défi d'une éducation pour tous. C'est ainsi que le Burkina Faso, comme d'autres pays africains, s'est engagé dans une scolarisation massive au primaire et dans le recrutement accéléré de nouveaux enseignants. L'effort consenti à l'Éducation Pour Tous (EPT) se traduit par une augmentation de la construction de nouvelles classes et surtout du nombre de nouveaux enseignants. Cependant, vu le coût exorbitant de la formation initiale et le manque de temps pour se doter d'une plus solide, vu la difficulté de payer des salaires d'enseignants ayant des titres de capacité, plusieurs prises de décision ont contribué à une baisse de la qualité du personnel enseignant (Diallo, 1990 ; Ilboudo et al., 1993 ; Traoré, 2000 ; Napon, 2002 ; Zoundi, 2003 ; Unesco, 2003; Unesco, 2004; Bernard, Tiyab et Vianou, 2004, p.1). Dans plusieurs pays en développement, l'UNESCO constate l'existence de programmes squelettiques de formation initiale, l'incapacité de plusieurs enseignants à résoudre certains problèmes pédagogiques et à briser le plafonnement des rendements scolaires à un niveau jugé inacceptable (Unesco, 2003; 2004). Étant donné les limites imposées ou inhérentes à la formation initiale, la recension des écrits reconnaît un besoin de requalification des enseignants par des programmes de formation continue (Maïga, 1995 ; Maclure, 1997 ; Ilboudo et al, 2001 ; GTENF, 2003; Unesco, 2003). Nous nous sommes donc posé la question suivante : comment construire, au Burkina Faso, des programmes de formation continue qui puissent contribuer à la requalification du personnel enseignant et à l'amélioration du rendement scolaire des élèves ? La recension des écrits sur les modèles de formation continue montre en effet un virage vers l'efficacité. Cette efficacité devrait être uniquement jugée sur la base de la réussite scolaire des élèves, une idée déjà conceptualisée par Guskey (2000-2001). Nous avons donc adopté et adapté le modèle de formation continue proposé par Guskey (2001) en le restructurant en six composantes : les politiques éducatives qui émanent de l'administration, les pratiques auxquelles se livre l'enseignant dans sa classe, les connaissances et les habiletés qui ont été apprises lors des activités de formation, la nature de ces activités de formation organisées par l'équipe d'encadrement ou par les écoles elles-mêmes, les motifs qui poussent les enseignants à y participer et les soutiens organisationnels nécessaires à la réalisation de ces différentes étapes. À la lumière de ces six composantes, la question devenait plus claire : comment se manifeste l'efficacité des composantes de la formation continue dans les circonscriptions au Burkina Faso ? L'enquête, réalisée à l'aide d'entrevues non directives, de lectures de la documentation officielle et de quelques observations occasionnelles, nous a permis de produire des descriptions ethnométhodologiques contrastées de deux groupes de circonscriptions dont l'un présentait des écoles avec de forts taux de réussite scolaire et l'autre des écoles avec de faibles taux. Après une analyse intersites des matrices de comparaison afin de faire ressortir les différences significatives, nous avons pu extraire plusieurs facteurs qui semblaient rendre efficaces les composantes de la formation continue de notre échantillon. Afin de nous assurer de la pertinence de tels facteurs et pour éprouver la fiabilité de ces résultats, nous avons cherché à les confirmer ou à les infirmer en les comparant aux données de la revue de recherche de la formation continue et des écoles efficaces. Cette comparaison nous a permis de conforter l'efficacité de plusieurs facteurs. Nous concluons alors qu'au Burkina Faso, l'amélioration de la formation continue des enseignants du primaire repose sur une normalisation des indices de réussite, sur la maîtrise préalable d'une langue d'enseignement, sur des pratiques pédagogiques orientées par la pédagogie de sous-groupes et par l'enseignement explicite, sur des enseignants ayant un niveau élevé de connaissance de la matière, des processus d'apprentissage et des méthodologies appropriées, sur des activités de formation pratique, intrasites et curriculo-centriques dont le suivi est assuré par des enseignants spécialisés, sur des stratégies de motivation axées sur la proximisation et enfin sur des soutiens multisources avec une attention particulière accordée aux enseignantes.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/21364
Date16 April 2018
CreatorsDjibo, Francis
ContributorsGauthier, Clermont
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format291 p., application/pdf
CoverageBurkina Faso
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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