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Les petits espaces insulaires et leurs organisations régionales

Ce mémoire d'habilitation à diriger des recherches se compose de trois volumes. Le premier est la synthèse, avec ses lignes de forces et ses faiblesses, avec ses contradictions et ses accords, de nos activités scientifiques, pédagogiques et administratives sur la période 1989-2003. Le second est un travail original de recherche dont nous produisons ici un résumé. Le troisième est un recueil de nos publications (24 articles, un ouvrage et 12 comptes rendus de lecture). Le volume de recherche intitulé "Recherches sur les petits espaces insulaires et sur leurs organisations régionales" se compose de deux parties. La première s'articule autour d'une double interrogation : qu'est-ce une île ? qu'en est-il de ses spécificités scientifiques ? Ces questions de nombreux chercheurs se les sont posées et d'autres après eux les aborderont sans doute encore. Trois entrées principales nous ont permis de cerner ces questions. Un premier chapitre s'attelle à retravailler les concepts de base que sont l'isolement, la taille, l'insularité, l'insularisme et l'îléité pour déboucher sur une définition possible de l'île ou tout au moins des petits espaces insulaires. Les deux autres chapitres s'articulent autour des grands thèmes de la fragmentation, de la périphéricité, de la dépendance et de la vulnérabilité. À défaut d'êtres parfaitement spécifiques aux îles, ces thèmes permettent néanmoins de les qualifier en adoptant une démarche systémique. La deuxième partie est davantage méthodologique et inductive que la première. Elle contribue à une réflexion sur la régionalisation en général (chapitre I) et sur la régionalisation en milieu insulaire en particulier (chapitre II). Le constat de départ, pour mener à bien une analyse des organisations régionales, est celui d'une carence d'outils conceptuels et des lacunes empiriques. La préoccupation est double, d'une part tirer une quintessence de nos descriptions analytiques de terrain de l'étude de la coopération régionale insulaire dans le monde et, d'autre part, élaborer un schéma explicatif (chapitre III) ayant une portée générale à partir des influences particulières rencontrées. L'approche est aussi bien diachronique que synchronique. Le schéma du système de coopération régionale que nous avons conçu est applicable à d'autres espaces que ceux qui sont insulaires. Il présente l'avantage de s'adapter aux diverses formes de régionalisation qui s'organisent entre États d'un même ensemble continental ou autour des océans et des mers. Il est aujourd'hui évident que les processus de coopération régionale sont une composante majeure du développement et de l'intégration des États-nations au système international. Les États les plus vulnérables, qu'ils soient ou non insulaires, comme les superpuissances, sont tous engagés dans des entreprises similaires d'approfondissement et d'intégration économique ou politique. Néanmoins, il semble difficile de dicter des lois et d'établir des normes qui régiraient les relations régionales et a fortiori internationales. La conclusion de ce travail d'habilitation à diriger des recherches est une proposition constructive ouvrant sur des perspectives concrètes d'application de nos recherches passées et à venir. Elle se fonde sur le constat de la dispersion et la fragmentation au plan national des données et des ressources humaines concernant les petits États et territoires. Il s'agirait donc de créer un Centre d'études et de recherche sur les petits États dans le monde (CÉRPÉM) pour fédérer les chercheurs, les ressources documentaires et financières.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00006995
Date19 November 2003
CreatorsTaglioni, François
PublisherUniversité Paris-Sorbonne - Paris IV
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typehabilitation ࠤiriger des recherches

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