L’évolution et la cohérence de la province de Vienne, qui compte cinq diocèses en 450, six vers 580 et quatre vers 800, dépendent de l'histoire politique car les changements de souveraineté et les décisions royales et impériales peuvent aussi bien permettre aux métropolitains d'accroître leur influence que contrarier leurs desseins viennois. Cela n'empêche pas la constitution d'un cœur provincial formé des cités de Vienne, Genève, Grenoble et Valence. La métropole accueille des administrations et des sépultures royales, bénéficie d'évêques actifs et impliqués à la fois dans les affaires de l'Église et du siècle et possède une topographie religieuse très complète qui la différencie de ses suffragantes. Cette hyperconcentration viennoise semble à la fois la cause et la conséquence de l'élaboration d’une province ecclésiastique où les évêques jouent un rôle fondamental.Souvent issus des vieilles familles sénatoriales gallo-romaines, les prélats exercent jusqu’au début du VIIIe siècle de nombreuses prérogatives au nom des souverains et occupent dans leurs cités une place considérable, aussi bien de leur vivant qu'après leur mort. Avec l'arrivée au pouvoir des Carolingiens, le milieu épiscopal s'ouvre socialement et géographiquement, ce qui se traduit par une modification des traditions funéraires. Les évêques, qui profitent de la politique culturelle engagée sous les Pippinides, comme le montre l'œuvre originale d'Adon de Vienne, restent attachés à une conception carolingienne de la chose publique. À partir de la fin du IXe siècle, les évêques de Genève cherchent à s’éloigner de leurs archevêques, fervents soutiens des Bosonides, en se rapprochant des Rodolpohiens puis de l’empereur.L’Église de Vienne possède rapidement un chapitre cathédral, abrite des grands monastères, des reliques vétérotestamentaires, un somptueux chef-reliquaire et l’une des rares imitations du Saint-Sépulcre attestée avant le XIe siècle. Les autres Églises paraissent moins originales et moins structurées. Les institutions ecclésiastiques, le recrutement du clergé et dans une certaine mesure le culte des saints révèlent cependant la survivance d’une certaine romanité à l’échelle provinciale. De même, les évêques gardent partout la main sur la vie régulière, la gestion des reliques et des saints, la création des paroisses et probablement la construction des églises rurales. Les moines, les aristocrates et les chanoines disposent en conséquence d’une marge de manœuvre très souvent limitée. Ce trait est particulièrement marqué à Vienne où les archevêques tiennent seuls ou presque leur diocèse. / The evolution and the consistency of the province of Vienne, which counts five dioceses in 450, six by 580 and four by 800, depend on the political history because the changes of sovereignty and the royal and imperial decisions could as well make it possible for the bishops to increase their influence as to hinder their Viennese intentions. That does not prevent the formation of a heart of the province made up of the cities of Vienne, Geneva, Grenoble and Valence. The metropolis hosts administrations and royal sepulchers, enjoys active bishops devoted both in the Church and the century activities, and possesses a very complete religious topography which differentiates it from its suffragans. This hyper concentration of Vienne seems at the same time the cause and the consequence of the development of an ecclesiastical province where the bishops play a fundamental role.The prelates, often coming from the old Gallo-Roman senatorial families, carry out until the beginning of the VIII century many prerogatives on behalf of the sovereigns and occupy in their cities a considerable place, as well during their lifetime as after their death. When the Carolingians came to power, the bishops’ circle opens socially and geographically, which results in a modification of the funerary traditions. The bishops, who benefit from the cultural policy undertaken under the Pippinides, as the genuine work of Adon of Vienne points it out, remain attached to a Carolingian outlook of the common weal. From the end of the IX century onwards, the bishops of Geneva seek to move away from their archbishops, fervent supporters of the Bosonides, while getting closer to the Rodolpohiens and then to the emperor.The Church of Vienne obtains rapidly a chapter cathedral, houses big monasteries, Old Testament relics, a sumptuous chief-reliquary and one of the rare imitations of the Holy Sepulchre attested before the XI century. The other Churches appear less original and less structured. The ecclesiastical institutions, the recruitment of the clergy and to a certain extent the worship of the saints reveal however the survival of a certain Roman tradition on a provincial scale. Thus, the bishops keep full control of the regular life, the handling of the relics and the saints, the creation of the parishes and probably the construction of the rural churches. The monks, the aristocrats and the canons have consequently very often a limited room for maneuver. This feature is particularly evident in Vienne where the archbishops hold personally or almost entirely their diocese.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011LYO30103 |
Date | 02 December 2011 |
Creators | Nimmegeers, Nathanaël |
Contributors | Lyon 3, Dubreucq, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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