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La politique de l'urgence : effets et conséquences des catastrophes sur la dynamique électorale

Cette thèse porte sur l’impact des catastrophes naturelles sur les comportements électoraux. Deux aspects du comportement des électeurs y sont étudiés : le vote rétrospectif et la participation électorale. Le vote rétrospectif réfère à la capacité des électeurs à évaluer la performance de leurs élus en vue de les récompenser ou les punir. Mais les conséquences psychologiques et matérielles sur les victimes lors de catastrophes naturelles peuvent-elles être suffisantes pour faire dérailler l’électeur rationnel au profit d’un électeur plus émotif ? Les électeurs sinistrés punissent-ils aveuglément leurs élus, ou basent-ils leur choix sur des critères de performance plus rationnels ? En ce qui concerne la participation électorale, nous confrontons la vision purement économique du vote à celle du devoir civique. Les catastrophes naturelles ont-elles un impact à la hausse sur les couts du vote ou renforcent-elles plutôt le devoir civique des électeurs ? Il est difficile de répondre à ces questions en se basant sur la littérature scientifique actuelle sur le sujet puisqu’elle présente des résultats contradictoires. La majorité des analyses s’entendent sur la présence de liens statistiques entre les catastrophes naturelles et les comportements électoraux, mais pas sur le sens de ces relations. Toutefois, les études se penchant sur ces questions proviennent principalement des États-Unis et se basent sur des devis observationnels. L’objectif de cette thèse est d’étudier ces questions tout en corrigeant ces deux limites. Les deux comportements mentionnés précédemment y seront étudiés dans différents contextes de sinistres canadiens, présentés dans les trois chapitres qui composent cette thèse. Le premier se penche sur la crise du verglas de 1998 au Québec ; le second, sur cinq tornades ayant eu lieu entre 2009 et 2011 en Ontario ; le troisième est une analyse comparative du déluge du Saguenay de 1996 et des inondations de 2013 à Calgary. La nature exogène et imprévisible de ces évènements a permis d’élaborer des expériences naturelles, un type de devis dont la crédibilité des résultats s’approche de celle d’une expérience classique. Les analyses sont effectuées au niveau des sections de vote, soit le plus petit niveau d’agrégation disponible. En croisant les données géographiques disponibles sur les désastres avec celles des sections de vote, il est possible de déterminer les sections ayant été sinistrées et celles ayant été épargnées et de comparer l’appui aux élus et la participation entre les deux groupes. Les résultats indiquent qu’un effet est parfois observable, mais que dans la majorité des cas, aucun lien statistique n’est observable entre les catastrophes naturelles et les comportements des électeurs. Ces résultats vont donc à l’encontre de la majorité du corpus de littérature sur le sujet. / This dissertation investigates the impact of natural disasters on electoral behaviours. Two aspects of voters’ behaviour are studied: retrospective voting and electoral turnout. The former refers to the phenomena by which voters evaluate their elected officials’ performance in office in order to punish or reward them on election day. But, are psychological and material consequences of natural disasters enough to transform a rational voter into a more emotional one? Do victims of such events blindly punish their elected officials, or do they use more objective performance criteria? Regarding turnout, the economic view is set against the civic duty perspective. Are the increased cost of voting engendered by disasters enough to keep voters at home, or do such event drives more people to the poll by fostering their civic duty? Scientific literature does not provide clear answers to these questions because of the many conflicting results achieved by the different studies. Still, almost every one of them agrees in the presence of a relationship between disasters and electoral behaviour, even though they do not agree on its direction. However, most of these studies are US based and use observational data. The objective of this dissertation is to study this topic while addressing these two limits. The two behaviours previously mentioned will be studied in different Canadian disaster contexts and presented in the three main chapters of this dissertation. The first looks at the 1998 ice storm in Québec; the second, at five tornadoes that hit Ontario between 2009 and 2011; the third, at the 1996 and 2013 floods in Saguenay and Calgary. The exogenous and unpredictable nature of these events has allowed the elaboration of natural experiments, a method that produces results with a level of evidence almost as high as a randomized controlled trial. The analyses use data from the polling divisions, the lowest available level of aggregation. By combining geographic data from the disasters with those from the polling divisions, it is possible to identify which divisions were affected and which ones were spared. Then, support for the incumbent and turnout can be compared between these two groups. The results indicate that even though a relationship is sometimes observable, in most cases disasters have no effect on electoral behaviours. This conclusion disagrees with most of the literature on the topic.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27986
Date24 April 2018
CreatorsTessier, Charles
ContributorsGélineau, François, Bodet, Marc-André
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xv, 159 pages), application/pdf
CoverageCanada, Ontario
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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