La présente recherche se propose d’examiner les multiples intérêts de faire intégrer l’approche psychanalytique dans un cadre spécifique de prise en charge pour des sujets toxicomanes : la communauté thérapeutique (CT). A partir de mon expérience clinique au Liban avec des sujets addictés, rencontrés dans une CT, j’expose les écueils de cette modalité de soin basée uniquement sur l’approche comportementale. Je décris aussi la clinique de la toxicomanie comme “clinique du semblable”. Cette clinique repose sur des processus identificatoires qui prennent appui sur un trépied : le regard social vis-à-vis du phénomène toxicomaniaque, un certain discours scientifique concernant les addictions, mais surtout sur le fonctionnement psychique propre aux sujets toxicomanes. Le point nodal de ma réflexion se trouve dans le fait qu’à la rencontre d’un soignant qui n’a pas nécessairement été usager de drogue lui-même, la plupart des patients addictés arguent qu’il n’est pas semblable à eux, donc il ne comprendrait jamais leur souffrance. Cette situation peut être considérée comme une forme de résistance, mais elle me permet de concevoir la fonction de la drogue sous l’angle de la problématique identificatoire. Je me propose donc, en me basant sur la psychanalyse, à déconstruire un pseudo-savoir constitué autour d’un phénomène complexe, savoir qui tend à figer les toxicomanes dans des notions qui mènent à des pratiques controversées (notamment en CT). J’essaye ainsi de recentrer la question de l’usage de drogue sur le patient addicté lui-même, avec ses failles et ses fantasmes identificatoires qui l’incitent à s’agréger aux communautés de personnes ayant des comportements bien codifiés. / This research intend to examine the multiple interests to integrate the psychoanalytic approach in a specific context of care for drug addicts : the therapeutic community (TC). Based on my clinical experience in Lebanon with drug abusers that I have met in CT, I expose the pitfalls of this form of care founded exclusively on the behavioral approach. I also describe the drug addiction as “clinic of the similar”. This clinic is based on identification processes that rely upon a tripod : the social opinions regarding the drug dependency phenomenon, some scientific discourse about addiction, but especially on the dependent subjects own psychological functioning. The central hub of my proposition is located in the fact that when they meet a caregiver who has not necessarily been drug user himself, most addicted patients argue that he is not similar to them, so he would never understand their pain. This situation can be considered as a form of resistance, but it allows me to conceive the function of the drug in terms of identificatory issues. I use psychoanalytic theory to deconstruct a pseudo-knowledge built around the complex phenomenon of drug addiction. This knowledge tends to freeze addicts in concepts that lead to controversial practices (including CT). I try to refocus the question of the substance abuse on the addicted patient himself, with his identification problems and fantasies that incite him to join a community of people having behaviors well codified.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA100073 |
Date | 27 June 2014 |
Creators | Tany, Michel |
Contributors | Paris 10, Pommier, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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