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Essais sur les normes et les inégalités de genre / Essays on gender norms and inequality

Cette thèse étudie l’impact des normes de genre et des institutions sur les choix éducatifs, les décisions d’offre de travail et les préférences politiques. Dans le premier chapitre, nous nous intéressons à l’influence du genre des enfants sur les opinions de leurs pères en matière de droits des femmes. Nous montrons que la présence d’au moins une fille parmi les enfants est associée à des attitudes plus marquées contre l’avortement pour les pères de droite et inversement, plus favorables à l’avortement pour les pères de gauche. Nous développons un modèle théorique dans lequel les pères, qui ont des préférences paternalistes, ont tendance à adopter des positions politiques plus extrêmes lorsqu’ils ont une fille plutôt qu’un garçon. La partie empirique de l’analyse repose sur l’utilisation de deux nouvelles sources de données : une base biographique des députés français, et une enquête post-électorale au niveau européen. Nos résultats suggèrent que les filles polarisent les attitudes de leur père en matière de droit à l’avortement. Ces résultats réconcilient en partie les conclusions contradictoires des travaux récents sur l’influence des filles sur les opinions politiques de leurs pères. Le deuxième chapitre est issu d’un travail commun avec E. Duchini. Nous étudions les décisions d’offre de travail des femmes dans un contexte institutionnel qui limitait jusqu’à récemment leur capacité à bénéficier d’un emploi du temps régulier. Historiquement en France, les enfants en âge d’aller à l’école maternelle et primaire n’avaient pas classe le mercredi. Nous utilisons la réforme dites des rythmes scolaires comme « expérience naturelle ». Avant 2013, les femmes dont le plus jeune enfant était en âge d’aller à l’école élémentaire étaient deux fois plus nombreuses que les hommes à ne pas travailler le mercredi. Afin de mesurer la réaction de l’offre de travail des mères à la réforme, nous utilisons la variation de son application dans le temps et en fonction de l’âge du plus jeune enfant. Nos résultats montrent que la réforme a permis à un plus grand nombre de femmes de travailler le mercredi, entraînant, en moins de deux ans, une réduction d’un tiers de leur différentiel de participation ce jour de la semaine par rapport aux femmes du groupe de contrôle. Cet effet est essentiellement attribuable aux mères pour qui une présence régulière au travail est particulièrement profitable, comme celles qui travaillent à des postes d’encadrement. Le troisième chapitre présente les résultats d’une expérimentation avec assignation aléatoire conduite de septembre 2015 à février 2016 avec T. Breda, J. Grenet et M. Monnet. Cette expérimentation montre que l’intervention courte d’un modèle positif d’identification féminin (role model) peut influencer les attitudes des apprenants, et contribuer ensuite à modifier leur choix d’orientation. Dans un premier temps, nous présentons des éléments descriptifs sur les attitudes différenciées des filles et des garçons vis-à-vis des sciences, et sur l’importance des stéréotypes vis-à-vis des femmes dans les sciences chez les lycéens. A l’aide d’une assignation aléatoire des élèves dans un groupe traité et dans un groupe contrôle, nous étudions l’impact causal des modèles positifs d’identification sur les aspirations, les attitudes et les choix éducatifs. Ces modèles féminins extérieurs font baisser de manière significative la prévalence des visions stéréotypées associées aux métiers dans les sciences, tant chez les élèves filles que garçons. Le traitement n’a pas d’effet significatif sur le choix d’orientation des élèves de seconde, mais la proportion de filles qui s’orientent et sont admises en classe préparatoire scientifique après le lycée augmente de 3 points de pourcentage. Cet effet correspond à une augmentation de 30% par rapport à la moyenne du groupe de contrôle. Ces changements sont principalement attribuables aux élèves ayant les meilleurs résultats scolaires en mathématiques. / This dissertation examines the role of gender norms and institutions on human capital formation, labor supply, and political preferences. In the first chapter, I use both theoretical and empirical analysis to study the impact of offspring’s gender on their parental political beliefs toward gender issues. I examine the hypothesis that men’s political attitudes toward abortion do respond to the presence of a daughter, but differently according to their general political beliefs. This polarization effect of daughters means that the presence of a daughter is associated with more anti-abortion (respectively pro-abortion) views for right-wing (respectively left-wing) fathers. This argument is investigated in a simple economic model and its implications are studied empirically using two original datasets. The model predicts that fathers with paternalistic preferences adopt more extreme political positions when they have a daughter than when they have a son. The empirical investigation provides evidence of a polarization effect of daughters on fathers’ views on abortion. The magnitude of the effect corresponds to around 30% of the impact of right-wing political affiliation on abortion support. In the second chapter, together with E. Duchini, we investigate women’s employment decisions when institutions limit their chances of having a regular working schedule. We use a recent reform as a natural experiment to show that women do value flexibility when their children demand it. Before 2013, women whose youngest child was of primary school age were twice as likely as men not to work on Wednesdays. To measure mothers’ response, we exploit variations in the implementation of this policy over time and across the age of the youngest child. Our results show that, although mothers take advantage of the reform to close 1/3 of their initial gap in the probability of working on Wednesday with respect to the control group. This response seems to be driven by mothers who are more rewarded for a regular presence at work, such as those working in managerial positions. The third chapter reports the results of a large-scale randomized experiment showing that a light-touch, in-class intervention of external female role models, can influence students’ attitudes and contribute to a significant change in their choice of field of study. While the impact of peers and "horizontal exposure" on aspirations gained greater attention in the recent literature, surprisingly little is known about the impact of exposure to role models on students’ attitudes and schooling decisions. Together with T. Breda, J. Grenet and M. Monnet, we implemented and monitored a large-scale experiment in randomly selected high-school classes in France from September 2015 to February 2016. We first document gender differences in attitudes toward science, as well as the prevalence of stereotypical opinions with respect to women in science among high school students. Using random assignment of students to a one-hour intervention, we investigate the causal impact of role models on aspirations, attitudes, and educational investment. External female role models significantly reduce the prevalence of stereotypes associated to jobs in science, both for female and male students. Using exhaustive administrative data, we do not find significant effect of the treatment on the choices of year 10-students, but we show that the proportion of female students enrolled in selective science programs after high school graduation increases by 3 percentage points, which corresponds to a 30 percent-increase with respect to the baseline mean. These effects are essentially driven by high-achieving students.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0095
Date21 September 2017
CreatorsVan Effenterre, Clémentine
ContributorsParis, EHESS, Piketty, Thomas
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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