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L'économie sociale au Liban : essai d'analyse et enquête sur l'hybridation des ressources financières des coopératives agricoles / The Social Economy of Lebanon : analysis and Investigation of the Hybridization of the Financial Resources of the Agricultural Cooperatives

L’économie sociale et solidaire (ESS) constitue un champ d’étude très peu exploré au Liban, où ce secteur est méconnu, alors qu’il est supposé constituer l’axe du développement rural de ce pays. Aussi la problématique centrale de cette thèse consiste-t-elle à élucider comment les coopératives agricoles (CA) réussissent à assurer les moyens financiers nécessaires à leur développement. Il s’agit plus précisément de savoir (1) quels sont les modes de financement informel qui soutiennent la croissance du secteur de l’ESS en milieu agricole et (2) quels sont les modes de financement formel desquels dépend la pérennité de ces coopératives. L’étude de la coopération dans les sociétés civiles, de ses modes de gouvernance originaux, des enjeux sociaux et relationnels inhérents à l’interaction de la coopérative avec son environnement et des problèmes d’accès au financement interne et externe des sociétés de l’ES amène à placer au centre de cette discussion la notion d’hybridation des ressources financières internes et externes, entre la contribution du bénévolat, la cotisation des membres, les subventions publiques, nationales régionales ou locales, et les recettes tirées de l’activité elle-même. Les sociétés de l’ESS connaissent en effet un problème particulier : leur forte dépendance envers leurs parties prenantes. Plus particulièrement, le développement des CA se heurte d’une manière régulière : (1) aux problèmes de coûts de production et de commercialisation, portant préjudice à leur marge de profit, donc sur leur capacité d’autofinancement ; (2) aux difficultés du recours à l’emprunt bancaire, généralement associées à des problèmes de collecte de garanties suffisantes pour couvrir les prêts, plus qu’à celle du coût de cet emprunt. Il s’ensuit que les coopérateurs ont du mal à couvrir leurs besoins en fonds de roulement (court terme), en équipements (moyen terme) et en infrastructures (long terme). Cette hypothèse est assise sur deux approches théoriques complémentaires : (1) la théorie de l’agence, permettant de souligner que l’hybridation des ressources financières provient des rapports entre coopérateurs et autres parties prenantes et de mettre en exergue les effets pernicieux des asymétries informationnelles – donc de l’absence de transparence des finalités des coopératives – sur la confiance des pourvoyeurs de fonds, banques et parties prenantes ; (2) la théorie des droits de propriété, laquelle – en conséquence du transfert de ceux-ci à une tierce partie et de la dispersion du capital dans les mains d’un grand nombre d’actionnaires - met en lumière le risque d’adoption de comportements opportunistes par les dirigeants, voire des coopérateurs. Cependant et à l’aune de l’étude du terrain, il apparaît que cette adoption comportementale dépend moins de la géographie du capital que de l’intention préalable des actionnaires. L’étude empirique réalisée dans la seconde partie de cette thèse met en exergue, par-delà la diversité des types d’hybridation des économies des CA libanaises, la nécessité de dépasser l’approche du financement de ces entreprises selon laquelle celles-ci ne mobiliseraient que des ressources marchandes, comme toute entreprise, et des ressources non-marchandes provenant du secteur public pour compenser le manque de productivité ou le manque de rentabilité. Il est question ici d’élargir les perspectives de recherche (1) à la réalité des marchés sur lequel se positionnent les CA grâce à la mobilisation de leurs réseaux sociaux et (2) aux avantages que ces sociétés peuvent tirer en ce qui a trait à l’amélioration de leur développement en termes de réduction de coûts et d’acquisition de connaissances favorables à leur progrès technique... / The social and cooperative economy of Lebanon has been little studied, and this field is little understood, even though it is considered to be a major factor for the development of the country. Therefore, the main issue in this thesis is finding out how the Lebanese cooperatives, and particularly the agricultural cooperatives, manage to assure the funding necessary for their development. To be more precise, it is a question of discovering (1) what are the more informal ways of financing which underlie the growth of the social and cooperative economy especially where farming is concerned and (2) what are the formal ways of financing on which the cooperatives rely in order to endure. The study of cooperation in civil societies, of its original methods of governance, of the social and relational factors inherent in the interaction of a cooperative with its environment, and of the problems of access to internal and external funding shows that central to this discussion is the notion of hybridization of the internal and external financial resources, involving voluntary contributions, the subscriptions of members, the public, national, regional and local subsidies, and the income gained from the actual activity. The cooperative societies in fact face a particular problem, namely their major dependence on their associates. The development of these cooperatives faces (1) problems of production and marketing costs, cutting down their profit margins and so their ability to finance themselves, and (2) difficulties in obtaining bank loans, generally connected with obtaining sufficient guarantees to cover the loans rather than the actual cost of any loan. It follows that the members of cooperatives have difficulty in covering their needs in short-term funding for equipment (medium term) and infrastructure (long term). This hypothesis is based on two complementary theoretical approaches: (1) the theory of agency, allowing emphasis on the fact that hybridization of financial resources comes from relations between cooperative members and other parties involved and showing up the deleterious effects of informational imbalance – with absence of transparency over the aims of the Cooperatives – on the confidence of the providers of funding, such as banks; (2) the theory of the rights of property, which, because of their transfer to a third party and of the dispersion of capital among numerous shareholders, highlights the risk of the adoption of opportunist behavior by the directors or even by the members of the cooperative. However, with study of the terrain, it appears that adoption of this behavior depends less on the geography of the capital than on the original intention of the shareholders. The empirical study made in the second part of this thesis emphasizes, beyond the diversity of the types of hybridization of the economies of the Lebanese agricultural cooperatives, the need to go beyond the question of the funding of these enterprises, according to which these use only marketing resources, like any enterprise, and the non-market resources coming from the public sector in order to make up for the lack of productivity or rentability. There is question here of widening the research (1) to the reality of the markets on which the Agricultural Cooperatives rely thanks to the use of their social networks, and (2) to the advantages that these societies might gain from improving their chances of development by reduction of costs and acquisition of knowledge favoring technical progress. In fact, the public sector shows itself as a provider of resources, while the Cooperatives fail to involve themselves in a mixture of market and redistributive resources, preferring a more complex hybridization based on four types of economic relationships: the market, redistribution, reciprocity and subventions (NGO)...

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011DIJOE009
Date08 June 2011
CreatorsKhoury, Bechara
ContributorsDijon, Gnos, Claude
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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