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Le conflit du petit train du nord : un enjeu de développement durable examiné par la grammaire des cités

Il y a deux décennies apparaissait le concept de développement durable, popularisé par le Rapport Brundtland, comme un moyen de remédier à la crise écologique mondiale, devenue évidente. Ayant pour mission d'instaurer une vision plus globale de la problématique environnementale, le développement durable est aussi confronté à des conflits d'intérêts entre ses dimensions économique, environnementale et sociale. En effet, la prise en compte de l'environnement et du social dans la poursuite de certaines activités ne se fait pas sans problèmes. La population québécoise a d'ailleurs été témoin de nombreux exemples ces dernières années, qu'il s'agisse des contestations contre la centrale au gaz du Suroît, le prolongement de l'autoroute 25 et la privatisation du Mont-Orford. Le conflit qui a opposé les riverains du sentier Petit train du Nord dans les Laurentides aux clubs de motoneigistes, à la MRC et à l'industrie touristique de cette région en fait foi. En décembre 2004, la Juge Langlois de la Cour Supérieure du Québec a ordonné la fermeture aux motoneiges d'une portion de ce sentier reliant Saint-Faustin-Lac-Carré et Labelle, en raison de la pollution du bruit et de l'air occasionnée par leur passage. Cette décision a engendré de nombreuses réactions de la part de tous les acteurs impliqués. Pour sa part, le gouvernement libéral de Jean Charest a justifié son action par sa volonté de promouvoir le « développement durable de la motoneige ». Par l'examen de ce conflit, cette recherche remplit plusieurs objectifs. Elle souhaite d'abord saisir le positionnement des acteurs du conflit du Petit train du Nord par rapport aux principes du développement durable, les intérêts individuels et collectifs en jeu, les représentations réciproques des acteurs, de même que la réflexion du gouvernement du Québec en matière de développement durable et son action dans le dossier des motoneiges. À la lecture de ce mémoire, il sera possible de prendre toute la mesure de la cristallisation des positions conflictuelles des acteurs et de l'omniprésence des intérêts individuels même lorsque des arguments plus « collectifs » sont mobilisés. L'étude du conflit du Petit train du Nord met aussi en évidence l'instrumentalisation du terme développement durable faite par le gouvernement du Québec dans ce dossier, ce qui amène des éléments supplémentaires permettant d'interroger la pertinence de ce concept. Notre approche qualitative est appuyée par la grammaire des cités de Boltanski et Thévenot. À l'aide de cet apport théorique issu de l'économie des conventions, cette étude rend compte des logiques conflictuelles par l'analyse des justifications des acteurs et leurs difficultés à arriver à un accord. L'application de la grille d'analyse des cités est pertinente dans la perspective où elle met à l'épreuve un nouvel angle théorique de l'exploration du conflit social. Enfin, cette recherche est l'occasion d'appréhender les obstacles à la construction d'une huitième cité, la cité écologique, et les défaillances de la théorie elle-même. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Conventions, Conflit, Développement durable, Économies de la grandeur, Motoneige, Laurentides, Petit train du Nord.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1198
Date January 2008
CreatorsAllard, Julie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1198/

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