Dans le champ de la protection de l’enfance, le débat sur l’évaluation pour déterminer les besoins et les objectifs d'une intervention socioéducative anime les acteurs de ce champ. Cette recherche s’intéresse à une équipe soignante qui, au sein d’une unité de soins intensifs du soir, accueille après l’école des enfants «agités». Cette équipe peut être amenée à prendre contact avec les services de protection de l'enfance et alors être actrice d'une démarche qui vise à déterminer les objectifs et les besoins d’une intervention des services de protection de l’enfance. Notre démarche compréhensive à partir d’une observation participante appréhende la pratique de ces soignants pour aborder la question de leur relation avec les services de protection de l’enfance. Nous nous sommes appuyée sur l'écologie de la prise de décision pour mettre en relief les différents facteurs qui interagissent dans la décision des soignants de prendre contact avec ces service. Nous définissons les cadres théoriques qui structurent la pratique des soignants et identifions les contraintes et les stratégies des acteurs dans la relation qu'ils construisent pour déterminer les besoins et les objectifs d'une intervention. Nous montrons que les soignants ne s’appuient pas pour s’engager dans un processus de séparation sur des caractéristiques de danger d'une situation mais plutôt sur la capacité des parents à se saisir de l'accompagnement des soignants pour agir sur leurs difficultés. Ces résultats nous conduisent à comprendre à une échelle plus large le passage, dans le travail social, d’une attente de conformisation de l'individu aux attentes sociales à une aptitude de ce dernier à élaborer les difficultés rencontrées pour les anticiper et les surmonter dans une exigence d’autoréalisation. / In the last few decade, in the field of child welfare, the debate on assessment to determine both needs and aims of a social intervention has been developing. This research focuses on a mental health care intervention designed for children with behavioral disorders. The children come to the intervention site once school is finished. The intervention team offers care services, but in some situations the question of a possible intervention of child protection services may emerge. The team of mental health clinicians becomes then actor of the assessment process. A comprehensive methodology based on a participant observation enables us to get a better understanding of the clinicians’ practice and address the question of their relationship with child protection services. To underline the different factors which interact with the decision process of the clinicians we use the decision making ecology. We first define theoretical frameworks which structure the team practice. Then we identify constraints such as the French rules of child protection services and strategies used by clinicians such as their expertise position and by child protection workers such as their intermediate position to understand how their relationship is built. We also highlight that the clinician team rather than stressing out the risk of danger for the child may decide to contact child protection services when parents are not able to elaborate on their difficulties. These results lead to a new understanding of social workers’ intervention. Aims are not anymore to conform individuals to the social rules but to help them to elaborate on their difficulties to anticipate and deal with them with a demand of self-realization in mind.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA100071 |
Date | 29 September 2016 |
Creators | Turlais, Amélie |
Contributors | Paris 10, Durning, Paul |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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