Ce mémoire porte sur une ville mono-industrielle située dans la région du Saguenay au Québec: Arvida. Les questions générales qui ont motivée cette recherche sont les suivantes: Quels étaient les rapports qui existaient entre l'industrie et la cité ? Cette ville fut-elle le théâtre d'une « ségrégation» sociale et spatiale ? Si oui, de quelle façon l'empreinte spatiale indique-t-elle cette « ségrégation » sociale ?
Nous poserons cette hypothèse spécifique: les groupes sociaux sont distribués inégalement, en termes socio-économiques et spatiaux, sur le territoire de la cité d'Arvida. Afin de vérifier cette hypothèse, quatre volets formeront le plan de recherche. Les deux premiers seront consacrés aux aspects théoriques et historiques du sujet; les troisième et quatrième volets s'attarderont aux démonstrations empiriques. Cette monographie, qui déborde le cadre urbain mentionné, est réalisée à partir des données d'archives municipales, régionales et nationales. Des ressources documentaires gouvernementales et privées sont également utilisées.
Le premier chapitre définit le cadre théorique sur lequel est basée la présente étude. Quatre concepts centraux fournissent les éléments de référence nécessaires à l'interprétation des données. Le rapport communauté/société de Ferdinand Tönnies met en lumière les stades «sociétaux » de la ville et de sa région. Le phénomène de la prolétarisation de la paysannerie régionale s'appuie sur la lecture de philosophes de la praxis. De plus, on observe un comportement quasi-seigneurial chez les principaux acteurs, ce qui nous éclaire sur le type d'organisation et de régulation de la cité. Et enfin, l'École de Chicago apporte sa contribution à l'analyse de la ségrégation urbaine.
Le second chapitre situe les balises historiques utiles au mémoire. Après avoir passé en revue l'histoire de la colonisation au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous nous consacrons à l'époque moderne qui a vu naître la cité d'Arvida. Cette période (1889-1975) fut marquée par une croissance industrielle, économique et sociale inégalée dans la région. On apprend également que ces années ont «mis sur la carte» la ville d'Arvida, tant son importance relative était grande. L'époque, dite post-moderne (1976-1990), nous enseigne les limites de la croissance telle que connue et le redéploiement économique et politique auxquels la région et la cité ont été confrontées.
La troisième partie traite des caractéristiques de l'urbanisme d'Arvida et de la situation sociale et économique de ses citoyens. De l'urbain, on en décrit les particularités spatiales, ainsi que la nature et la localisation des résidences par rapport à l'usine et à d'autres facteurs. Quant au portrait des citoyens, il porte sur deux générations; l'une de 1926 à 1945 et l'autre de 1946 jusqu'à 1976. Chacune de celles-ci ayant sa typologie propre.
Dans le chapitre IV, les données recueillies sont articulées aux fondements conceptuels retenus. Nous en dégagerons les constats qui confirment l'hypothèse de départ.
En conclusion, les principales observations de ce mémoire sont revues, pour constater une « déstructuration » industrielle et sociale avancée.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1399 |
Date | January 1992 |
Creators | Bouchard, Jean-Claude |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/1399/, doi:10.1522/1477960 |
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