Un débat oppose depuis plusieurs années les partisans de la finance responsable à ceux de la finance traditionnelle. D'une part, plusieurs académiciens (revue de littérature: Orlitzky, 2003), prônant la responsabilité sociale des entreprises, estiment que les firmes responsables génèrent des rendements supérieurs dus à la satisfaction de l'ensemble des parties prenantes et d'une gestion, ceteris paribus, plus efficace. D'autre part, un courant parallèle ayant à sa tête Friedman (1970), souligne que tout coût supplémentaire supporté de manière volontaire par la firme, auquel ne sont pas soumis les concurrents, sera un désavantage pour l'entreprise et mènera inévitablement à une diminution de sa rentabilité. C'est dans ce contexte que plusieurs études ont tenté dans le passé de définir le lien entre la responsabilité sociale et la performance financière. Selon Waddock et Graves (1997), ces recherches empiriques se sont toutefois heurtées à un problème fondamental de mesures, ce qui expliquerait l'incertitude entourant la relation. Afin de contourner cette barrière, nous n'avons retenu qu'une seule pratique de la responsabilité sociale, soit les codes de conduite régissant les conditions de travail, et ce, dans une seule industrie particulièrement dénoncée pour ses conditions de travail douteuses, soit l'industrie du vêtement. L'impact des codes de conduite sur les rendements financiers des firmes à court et long termes est analysé par le biais d'une étude comparative. Cette étude événementielle met en parallèle les rendements de firmes nord-américaines ayant adopté un code de conduite par rapport à celles qui n'ont pas suivi cette initiative afin de vérifier si l'adoption d'un code de conduite génère des rendements significativement différents. Les résultats de l'étude événementielle ne démontrent pas de relation positive à court ou long termes. Toutefois, des rendements supérieurs mais statistiquement non significatifs pour les firmes «responsables» sont observés dans les jours suivant l'adoption du code de conduite. Il semblerait que les investisseurs intègrent cette nouvelle information qui se reflète dans le prix, ce qui expliquerait l'absence de rendements anormaux statistiquement significatifs. Cette étude semble donc se ranger derrière la théorie qui veut que la responsabilité sociale et la performance financière n'aient pas de lien direct. Ullman (1985) explique cela par le fait qu'il s'agit de phénomènes trop complexes pour s'attendre à une relation de cause à effet directe. Les résultats montrent par ailleurs que les investisseurs ne jugent pas de manière négative cette initiative à caractère social. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Responsabilité sociale des entreprises, Performance financière, Étude événementielle, Industrie du textile et du vêtement.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1854 |
Date | January 2006 |
Creators | Blais, Marie-Hélène |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1854/ |
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