Le mémoire de création qui suit a été composé en deux temps. La première partie, intitulée Extraits de solitude, comporte quatorze textes, dont neuf nouvelles et cinq fragments, dits « entrefilets ». Concernant la forme, les nouvelles sont divisées suivant deux approches narratives : la première prend l'aspect d'une voix extérieure qui s'adresse aux personnages à la seconde personne du singulier. La seconde, quant à elle, est de l'ordre du monologue intérieur mené à la première personne. Certes, les frontières entre ces deux « regroupements » de nouvelles sont poreuses : au fil du recueil se développe une observation de plus en plus insistante de l'expérience de la solitude. Les entrefilets permettent de mettre en évidence ce paradoxe de la solitude vécue parmi la multitude qu'implique le fait d'habiter un quartier, une ville. La narration y est plus objective, c'est-à-dire observatrice, ce qui lui permet de cerner un évènement isolé faisant partie du « décor » de la quotidienneté urbaine. Un peu comme le ferait, justement, un entrefilet dans un journal. Un texte plus long se trouvant au centre du recueil combine les deux modes narratifs et en confronte le point de vue possible sur le rapport du personnage à ses souvenirs. Les différents personnages croisés au fil des textes du recueil présentent tous, à leur manière, un « défaut d'habiter », au sens où un élément particulier relevant du fait de vivre en communauté leur pose problème. Cela les conduit à craindre leur quotidien et à développer soit une obsession pour une activité en particulier (le jardinage, par exemple), soit un désir irrépressible de fuir leur propre vie. Cette question de la fuite est centrale dans chacun des textes et se décline sous plusieurs formes : le voyage, le défilement, mais, le désistement, l'isolement... L'appareil réflexif, en seconde partie, qui s'intitule Vers une écologie de l'écrivain, fonde ses prémisses sur ce « défaut d'habiter » que la pratique de l'écriture peut permettre de délier. Le premier chapitre, Apprivoisement, interroge justement la solitude de l'écrivain qui doit chercher, par l'écriture, à créer des liens avec l'espace qu'il habite, le monde qui l'entoure. Il en ressort essentiellement qu'une posture d'écrivain s'inscrit toujours sur le seuil entre l'intériorité et l'extériorité. Le second chapitre, Matière quotidienne, développe les quelques éléments qui permettent de définir l'idée d'une écologie de l'écrivain, dont la pratique, liée à l'expérience spécifiquement urbaine de la marche, s'intéresse particulièrement à notre rapport sensible à l'espace vécu en commun.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : angoisse, communauté, fuite, marche, quotidien, solitude, ville
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5935 |
Date | 11 1900 |
Creators | Cordeau, Kevin |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5935/ |
Page generated in 0.0023 seconds