En partant de l’idée que la guerre et les images sont deux notions interdépendantes, la thèse reprend deux concepts clés : visualité et contre-visualité. La visualité, étant une façon de perpétuer la guerre, représente les discours dominants. L’art contemporain serait donc une possibilité de construction de contre-visualités. La « guerre globale » contemporaine - totale et dispersée - aurait une production visuelle qui lui correspondrait : des images d’amateurs, elles aussi dispersées et de grande circulation. Comment ces images, généralement liées à la sphère privée, se sont converties en enregistrements de la guerre contemporaine ? Comment l’art fait face à la guerre et à la visualité dominante par le biais du remploi de ces images ? La recherche essaie de définir cette production d’images « amateur » et de l’encadrer dans le temps conflictuel du présent. Une telle production serait-elle une résistance à la visualité actuelle ou au contraire quelque chose qui la renforce ? Ensuite, à travers un corpus circonscrit de quatre artistes visuels contemporains (Clarisse Hahn, Rabih Mroué, Coco Fusco et Thomas Hirschhorn), nous travaillons l’hypothèse que la réutilisation de ces images peut contribuer à la construction d’une contre-visualité : par le geste artistique, l'enlèvement de ce matériau d'un certain flux provoquerait un arrêt, une déviation vers une reconfiguration du sensible où le facteur conflictuel serait mis en évidence. Dans un troisième moment, la thèse se penche sur l'œuvre des années 1970 de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, quand ils interrogent les forces et les faiblesses du cinéma militant et mettent en question les images et leurs potentialités. Certaines de leurs procédures créatives sont examinées rétrospectivement, car à notre avis, elles sont toujours présentes directement ou indirectement dans la pratique artistique des artistes de notre corpus. / Considering the idea that war and images are two interdependent concepts, the thesis deals with two key concepts: visuality and counter-visuality. Visuality as a way of perpetuating the war represents dominant discourses. Contemporary art would therefore be a possibility of constructing counter-visuality. The contemporary “global war” - total and dispersed - would have a visual production that would correspond to it: the amateur images, also scattered and widely circulated. How are these images - usually related to the private sphere - converted into records of contemporary war? How does art face war and the dominant visuality by utilizing these images?The research attempts to characterize this amateur production of images and to frame it in the conflicting time of the present. Would such a production be a resistance to the current visuality or, on the contrary, something that strengthens it? From then on, by analyzing a circumscribed corpus of four contemporary visual artists (Clarisse Hahn, Rabih Mroué, Coco Fusco and Thomas Hirschhorn), we work on the hypothesis that the reuse of these images can contribute to the construction of a counter-visuality: by the artistic gesture, the removal of this material from a certain flow would cause a stop, a deviation towards a reconfiguration of the sensible where the conflicting factor would be highlighted. In a third moment, the thesis looks at the work of Jean-Luc Godard and Anne-Marie Miéville on the 1970s, when they question the strengths and weaknesses of militant cinema and challenge images and their potentialities. Some of their creative procedures are examined in retrospect because in our opinion they are still directly or indirectly present in the artistic practice of the aforementioned artists.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA101 |
Date | 14 November 2018 |
Creators | Perez Morales Junior, Wagner |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Dubois, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds