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De Landscape à Ashes to Ashes : spectralité et dépendance dans les pièces de Harold Pinter / From Landscape to Ashes to Ashes : spectrality and dependence in Harold Pinter's plays

Le présent travail s’intéresse à une sélection de pièces de Harold Pinter comprises entre Landscape (1968) et Ashes to Ashes (1996) et généralement regroupées par la critique sous le terme « pièces de la mémoire ». Si ces œuvres sont souvent évoquées en raison de leur préoccupation pour le passé et de leur qualité intime et méditative, une approche sous l’angle de la spectralité révèle en quoi elles dépassent une présentation du souvenir afin de mettre en lumière l’impact du passé sur le présent et, de manière plus générale, l’impact des vies sur d’autres vies. Grâce aux diverses manifestations spectrales, l’image du personnage pinterien solitaire et fonctionnant de manière autonome laisse place à une conception du sujet prenant en compte les rapports de dépendance et d’interdépendance le reliant à autrui.Dans une exploration de la dépendance par son négatif, une première partie examine les formes de ruptures instaurées par la spectralité, observant en quoi les fantômes s’inscrivent à première vue comme radicalement autres, à la frontière entre le visible et l’invisible, le passé et le présent, le représentable et l’irreprésentable. Toutefois, une seconde partie analyse en quoi la spectralité ne peut en fait se comprendre que comme profondément liée : ce qui paraissait étranger se révèle familier, l’absence se lit comme deuil et les obstacles à la représentation fonctionnent comme indices de la nature orectique du sujet. Une troisième partie analyse la vulnérabilité révélée au-delà de cette dépendance essentielle : en soulignant la passivité du corps et les échecs de la connaissance, la spectralité ne cesse de mettre en relief les limites du sujet. Pourtant, cette vulnérabilité n’est pas perçue comme paralysante mais au contraire comme le fondement possible d’une éthique dans laquelle le sujet prendrait en charge une responsabilité envers l’autre auquel il est inévitablement lié. / This study focuses on a selection of Harold Pinter’s plays, from Landscape (1968) to Ashes to Ashes (1996), commonly referred to by critics as “memory plays”. Their emphasis on the past and their meditative dimension is often commented on, but tackling these plays through the notion of spectrality reveals how they go beyond a representation of memory to highlight the impact of the past on the present as well as the impact of lives on other lives. The image of the solitary and independent Pinterian character gives way to the vision of a subject taking into account his/her dependence and interdependence and the links uniting him/her to others.The first part explores dependence through its opposite, rupture, looking at how ghosts may seem radically other, in between the visible and the invisible, past and present, representation and the failure of representation. Nevertheless, the second part suggests that spectrality can actually only be understood as necessarily linked: what seemed foreign is revealed as familiar, absence is perceived as loss and the obstacles to representation become clues hinting at the orectic nature of the individual. The third part focuses on the vulnerability revealed beneath dependence: by highlighting the limits of embodiment as well as of rational knowledge, spectrality repeatedly emphasizes the limitations of the subject. However, this vulnerability lays the foundation for an ethics in which the subject would accept to bear responsibility for the other to whom s/he is inevitably related.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017MON30017
Date17 November 2017
CreatorsArniac, Adeline
ContributorsMontpellier 3, Ganteau, Jean-Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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