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Des conséquences de la stigmatisation aux stratégies de défense de soi : le cas des personnes sans emploi

Le chômage est une situation stigmatisante dont découlent bon nombre de difficultés rencontrées par les chômeurs. Tel sera le propos défendu dans cette thèse qui montrera en quoi la stigmatisation vécue par les chômeurs constitue un obstacle dans leur processus d'insertion sociale et professionnelle et peut être responsable de leur faible estime de soi. Dans un premier temps et sur base des travaux réalisés sur l'activation/menace du stéréotype (Steele et Aronson, 1995 ; Petty et Wheeler, 2001), la mauvaise réputation des chômeurs sera épinglée comme étant à l'origine de leurs faibles performances intellectuelles et de leurs intentions limitées d'entreprendre des recherches d'emploi et des activités culturelles. Dans un second temps, nous nous pencherons sur les difficultés à mettre en évidence un déficit d'estime de soi auprès des membres de groupes stigmatisés (Crocker et Major, 1989). La raison de ces difficultés réside dans la flexibilité dont font preuve les individus stigmatisés pour garder une estime de soi positive. Deux types de stratégies de protection de soi seront envisagés. La première consiste en la capacité des membres de groupes stigmatisés d'aménager leur réalité. Nous montrerons au travers de deux études que face à des situations de menace, les chômeurs minimisent leur perception de discrimination afin de protéger leur estime de soi. La seconde renvoie aux cognitions qui se révèlent être protectrices pour les membres de groupes stigmatisés. Partant du modèle « rejet-identification » développé par Branscombe, Schmitt et Harvey (1999), nous démontrerons l'importance de distinguer l'aspect personnel et groupal de la perception de discrimination au travers de populations différentes. Tout d'abord, deux études réalisées auprès de groupes communément étudiés dans le champ de la stigmatisation (le groupe des noirs et des femmes) témoigneront des effets différenciés de ces deux aspects sur l'estime de soi et montreront que la discrimination groupale ainsi que l'identification se révèlent être des pensées protectrices. Cette réflexion sera ensuite prolongée par l'étude des personnes sans emploi, ce qui nuancera quelque peu ces premières conclusions. En effet, bien que la perception de discrimination groupale soit bénéfique pour l'estime de soi des chômeurs, tel n'est pas le cas pour l'identification qui constitue pour ce groupe un véritable fardeau. L'ensemble de ces résultats sera discuté à la lumière de la littérature sur la stigmatisation et de la théorie de l'identité sociale. / Unemployment is a stigmatised situation, which takes into account of a large amount of problems encountered by jobless persons. The aim of this thesis was to defend this hypothesis and to underline the role of stigmatisation on difficulties encountered by unemployed people in their process of professional and social integration and on their weaker level of self-esteem. First, based on the theory of stereotype activation/threat (Steele et Aronson, 1995 ; Petty et Wheeler, 2001), we put forward towards two studies that the negative picture of unemployed people damages intellectual performance of jobless person and was the root of their lower intentions to entertain job research behaviours or cultural activities. After that, we will enter on the debate concerning the absence among stigmatised group members of systematic deficit on self-esteem (Crocker et Major, 1989). The hypothesis advanced to account of this absence put that stigmatised people show psychological resilience and hardiness in order to maintain a positive self worth. Two types of strategies were evolved. The first one consists of capacities from members of stigmatised group to transform their reality. In two studies, we defend the idea that when unemployed people are confronted to threatened situations, they tend to minimise discrimination in order to protect their self-esteem. The second one will present some cognition that would be protective for members of stigmatised group. Based on the “Rejection – Identification” model developed by Branscombe, Schmitt and Harvey (1999), we demonstrate the importance to distinguish between personal and group dimensions of discrimination across different populations. In a first time, two studies realised on group usually used to approach the effect of stigmatisation namely, women and black group, show the differentials effects of personal and group discrimination on self-esteem. Those studies underline that group discrimination as well as group identification were self-protective thinking. In a second time, two studies on unemployed people prolonged this reflection and give evidence that group identification was not all the time a self-protective strategies and was detrimental for some stigmatised group. Beside these first results, those studies support the protective aspect of group discrimination. All the studies would be discussed in light of stigmatised literature (Swim et Stangor, 1998; Schmitt et Branscombe, 2002) and social identity theory (Tajfel et Turner, 1979).

Identiferoai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ucl.ac.be:ETDUCL:BelnUcetd-12122005-174648
Date15 December 2005
CreatorsBourguignon, David
PublisherUniversite catholique de Louvain
Source SetsBibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
Typetext
Formatapplication/pdf
Sourcehttp://edoc.bib.ucl.ac.be:81/ETD-db/collection/available/BelnUcetd-12122005-174648/
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