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L'Eglise catholique et les églises dans le régime français de laÏcité

Ce travail se propose d'analyser la situation de L'Église catholique dans la société française à l'époque actuelle, en étudiant sur le terrain la gestion et l'utilisation des églises catholiques. Cette analyse tient compte de deux facteurs majeurs : le statut légal des édifices cultuels en France (surtout celui des églises catholiques) et l'histoire récente du catholicisme. Le statut des églises est défini par le système juridique issu de la loi du 9 décembre 1905. L'histoire du catholicisme est marquée par le concile Vatican II et sa réforme liturgique, et par les options récentes du catholicisme français pour une nouvelle visibilité, après la période « d'enfouissement » qui a suivi ce concile.<br />Dans la gestion et l'utilisation des églises, l'Église catholique se trouve confrontée aux points de vue de trois types d'acteurs : usagers (à quelque titre que ce soit), propriétaires publics (le plus souvent les communes) et administration du Patrimoine (l'État). Les usagers n'ont pas de possibilité juridique d'agir dans ce domaine, mais leur opinion conditionne et justifie l'action des autres catégories d'acteurs. Toutes les catégories souhaitent la sauvegarde des églises et leur maintien au culte, mais pour des motifs divers. Les utilisateurs les considèrent généralement comme leur patrimoine culturel et identitaire, les communes partagent ce point de vue, mais sont aussi préoccupées de gérer au mieux des édifices lourds à entretenir et peu utilisés, l'administration du Patrimoine veut aussi les maintenir au culte catholique, mais pour conserver le plus possible leur « authenticité » culturelle. <br />L'Église catholique doit tenir compte des perceptions des usagers, du droit du propriétaire le plus souvent public, mais aussi de l'autorité de l'administration du patrimoine, dans le cas très fréquent d'édifices protégés au titre des Monuments historiques. Ce dernier point la met en concurrence avec les experts de l'État sur l'interprétation de ses propres symboles. Elle doit aussi et surtout organiser le culte dans les églises et y accueillir la communauté des fidèles, dans le cadre défini par la réforme liturgique de Vatican II. Prise entre le synchronique du culte ici et maintenant et le diachronique de sa présence comme institution majeure de sens depuis les origines dans la société française, L'Église catholique doit maintenir la tension entre les deux pour pouvoir demeurer aujourd'hui une ressource de sens particulièrement pertinente parmi celles qui se disputent le « marché » du sens en France. <br />Le nombre des prêtres et des fidèles catholiques diminue régulièrement. Malgré cela, la société française continue d'adresser à l'Eglise catholique des demandes d'utilisations des églises, publiques ou privées. L'Eglise catholique accède assez largement à ces demandes en tentant de contrôler aussi bien les utilisations culturelles que sociales. Demandes et réponses montrent que L'Église catholique tient dans la société française une place tout à fait particulière, qu'on pourrait assimiler à un des éléments d'une religion civile « catho-laïque ». Elle demeure une institution majeure de référence, même si un très petit nombre de Français se considèrent comme ses adhérents et qu'un nombre encore plus petit se sent lié par ses recommandations en matière de morale, en particulier sexuelle.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00153367
Date25 November 2005
CreatorsPerrin, Anne
PublisherEcole pratique des hautes études - EPHE PARIS
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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