Return to search

« L'ENFANT, LE CREOLE ET L'EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE AUX ANTILLES FRANÇAISES : UNE APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE DU BILINGUISME DANS LES APPRENTISSAGES MOTEURS »

L'exécution d'une tâche motrice chez des bilingues est-elle affectée par la langue dans laquelle les consignes sont formulées ? Une première expérience a été menée en vue d'analyser si la langue de présentation des consignes influence les performances motrices d'enfants bilingues en situation d'apprentissage. Quatre-vingt bilingues français/créole (âge moyen : 10,4 ans) ont été répartis dans deux groupes expérimentaux afin d'apprendre à réaliser une tâche motrice, l'un recevant les consignes en français et l'autre en créole. Les données suggèrent que la langue de présentation affecte l'exécution d'une tâche motrice. Le groupe enseigné en créole obtient de meilleures performances en fin d'apprentissage comparativement à celles obtenues par le groupe enseigné en français, alors que les deux groupes ont au départ un niveau comparable. Ces résultats sont discutés sur le plan de leur implication pour l'éducation physique et la réadaptation motrice des bilingues. Les deux expérimentations suivantes évaluent (i) la valeur d'imagerie de mots et (ii) le rappel moteur d'enchaînements auprès de bilingues français–créole en faisant varier la langue de présentation. Les mots en créole, supposés susciter plus facilement des images mentales visuelles, car le créole est une langue orale et vernaculaire, ont effectivement obtenu une cote plus élevée que les mots français sur l'échelle de valeur d'imagerie. L'évocation d'images visuelles facilitant la mémorisation et la planification de séquences de mouvements, les performances de rappel obtenues à partir des consignes en créole ont été supérieures à celles obtenues en français. Les effets de la langue de présentation sur la valeur d'imagerie des mots et le rappel moteur d'enchaînements de morphocinèses auprès des participants bilingues sont discutés en termes de nature d'encodage de l'information verbale dans chacune des langues. L'objectif de cette quatrième et dernière recherche est de connaître l'impact de la langue sur la capacité d'imagerie du mouvement d'enfants guadeloupéens. Un individu peut se représenter des informations verbales sous une forme imagée (Denis, 1989; Paivio, 1986). La langue peut-elle influencer cette capacité chez des individus bilingues ? Le créole étant plus imagé que le français (Michelot, 2000), nous prévoyons une influence distincte de la langue sur le degré de vivacité des images mentales. Cent-vingt-trois collégiens guadeloupéens (âge moyen 13.45) ont rempli un questionnaire d'imagerie du mouvement (MIQ de Hall et Pongrac, 1983) mesurant la vivacité d'images visuelles et kinesthésiques. Un groupe «créole» (59 enfants; âge moyen 13.43) l'a passé en créole et un groupe «français» (64 enfants; âge moyen 13.46) en français. Finalement, la langue n'influence pas la capacité d'imagerie mentale de notre échantillon. Mais la vivacité des images kinesthésiques est supérieure en français chez les sujets de 11 à 13 ans et celle des images visuelles des sujets de 14 à 16 ans est supérieure à celle des sujets de 11 à 13 ans seulement en créole. La langue semble influencer la capacité d'imagerie mentale des sujets en fonction de l'âge.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00441944
Date16 June 2003
CreatorsAnciaux, Frédéric
PublisherUniversité des Antilles-Guyane
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

Page generated in 0.0024 seconds