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La théorie de Tibor Scitovsky sur les consommations induites

Mon travail propose de présenter une théorie de la rationalité alternative à celle de la pensée néoclassique traditionnelle, reposant sur les idées rassemblées par l'économiste hongrois, Tibor Scitovsky (1910-2002), en étudiant la théorie psychologique de l'« arousal ». En particulier, j'examine la validité du principe de maximisation de l'utilité, de l'utilité marginale décroissante, des priorités révélées, de l'intérêt personnel, de la pleine rationalité et de l'hédonisme utilitariste. En analysant les dynamiques par lesquelles, selon Scitovsky, les individus apprennent, pensent et décident, j'en arrive à affirmer que celui-ci propose, en fait, une théorie de la rationalité alternative à celle de la pensée néoclassique ; il relie la satisfaction des individus non pas au résultat prédéterminé (la fin), mais au processus (les moyens). Cette vision comporte beaucoup d'éléments communs à celle d'Herbert Simon (par exemple, la rationalité procédurale) ; pour Simon (1972b, 1978 et 1987b) lier les satisfactions individuelles aux procédures et aux motivations intrinsèques (les aspirations) les engageant et non au résultat de n'importe quelle « utilité attendue ». Cependant, la perspective de Scitovsky diffère aussi partiellement de celle de Simon, car elle considère les émotions comme éléments essentiels qui engagent et contrôlent le processus cognitif. Ainsi, d'après lui, les émotions ne limitent pas, mais, au contraire, augmentent le niveau de rationalité des individus. En effet, Scitovsky ne conçoit pas les comportements humains simplement comme réponses automatiques d'un stimulus interne ou externe ; il croit au rôle fondamental joué par l'esprit dans sa fonction de sélection et de traitement des informations. Par conséquent (et à la différence de Simon), selon lui, les comportements humains sont la conséquence d'une participation coopérative de l'émotion et de la raison. C'est pour cette raison que, pour Scitovsky (et toujours à la différence de Simon), les émotions ne limitent pas les facultés cognitives de l'individu ; au contraire, elles sont fondamentales pour prévoir, prévenir, et corriger les éventuelles erreurs d'un raisonnement abstrait.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00509930
Date23 March 2009
CreatorsDi Giovinazzo, Viviana
PublisherUniversité Panthéon-Sorbonne - Paris I
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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