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L'orientation sexuelle, facteur de suicide et de conduites à risque chez les adolescents et les jeunes adultes ? : l'influence de l'homophobie et de la victimation homophobe en milieu scolaire

De nombreuses recherches, principalement nord-américaines, ont mis en évidence un lien significatif entre orientation sexuelle et comportements suicidaires des adolescent e s / jeunes adultes (Beck & al., 2010). L'homophobie à laquelle les jeunes homo/bisexuel-le-s sont exposé e s est considérée comme l'hypothèse la plus sérieuse pour expliquer ce lien, mais, jusque-là, cette hypothèse n'avait jamais fait l'objet d'une recherche quantitative dans notre pays. Nous l'avons prise en compte dans le cadre d'une enquête réalisée sur la base d'un auto-questionnaire informatisé - composé notamment à partir des échelles " Adolescent Risk inventory " (A.R.I, Lescano & al., 2007), " Suicidal Behaviors Questionnaire - Revised " (SBQ-r, Linehan, 1989), et " Homophobia Scale " (Wright, Adams & Bernat, 1999) - auquel ont répondu 475 filles et 426 garçons, âgé-e-s de 18 à 24 ans. Les résultats confirment la sursuicidalité des jeunes homo/bi-sexuel-le-s. Cependant, dans les analyses menées auprès des participants de sexe masculin, l'orientation sexuelle n'apparait plus comme un prédicteur significatif des tentatives de suicide et des conduites à risque dans les modèles explicatifs où l'on introduit les variables "Victimation Verbale Homophobe en milieu scolaire" et "Victimation basée sur la Non-conformité de genre". Ces variables s'avèrent d'ailleurs les plus forts prédicteurs des comportements suicidaires chez les garçons. Ceux-ci présentent des scores moyens à l'échelle d'homophobie/lesbophobie significativement plus élevés que les filles, et la victimation verbale homophobe semble beaucoup plus répandue que la victimation verbale lesbophobe. Cette dernière ne présente par ailleurs pas d'effet significatif sur les tentatives de suicide et les conduites à risque des filles. En revanche, la lesbophobie intériorisée a un effet significatif sur les comportements suicidaires dans le sous-échantillon des filles attirées sexuellement par le même sexe ou en questionnement (ASMSQ), alors que l'homophobie intériorisée n'en présente pas chez les garçons ASMSQ. Ce dernier résultat, basé sur un plus faible effectif, demande à être confirmé par des recherches ultérieures tandis que les analyses portant sur l'ensemble des participants mettent en évidence l'ampleur de la victimation homophobe en milieu scolaire et son impact chez les adolescents et jeunes adultes de sexe masculin.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00674745
Date02 November 2011
CreatorsPugnière, Jean-Michel
PublisherUniversité Toulouse le Mirail - Toulouse II
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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