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Figures et déploiements narratifs de la pulsion de mort dans Charge d'âme de Romain Gary

D'un roman à l'autre, Romain Gary tourne inlassablement autour d'une même problématique : montrer en quoi les valeurs humaines d'entraide, d'amour et de fraternité, en perte de vitesse dans le monde moderne, doivent à tout prix être protégées envers et contre tout pour la survie de l'homme. Dans Charge d'âme (1977), cette problématique est doublée d'une autre qui, bien que présente dans une majeure partie de l'œuvre de l'écrivain, est soulignée avec davantage de vigueur : l'homme est la menace la plus dangereuse pour l'espèce humaine. La forme d'un récit étant déterminante et fonction du sens, nous nous intéresserons, dans ce mémoire, à voir de quelles façons celle du roman Charge d'âme convoque différentes figures emblématiques de la pulsion de mort pour se raconter et comment son déploiement narratif soutient cette lutte constante, intrinsèque au vivant, entre Éros et Thanatos. Nous montrerons ainsi en quoi le discours du récit est lui-même pris dans ce qu'il révèle et critique : l'humaine pulsion d'auto-anéantissement. Il s'agira dans un premier temps d'analyser la voix narratrice de discours du roman pour montrer comment elle tente, sans jamais y parvenir, de disparaître derrière le récit ou encore de se fondre dans celle des personnages. Étudier les jeux d'ironie sera par ailleurs l'occasion d'exposer que la critique virulente du religieux, de la politique ou du progrès technique scientifique, par exemple, en est une du risque relié à tous les extrêmes. Par ailleurs, en se rapportant à l'Apocalypse paulinienne et à d'autres intertextes du récit, nous verrons en quoi le discours met à la fois en scène le récit d'une fin à venir et celle d'une fin ayant déjà eu lieu, et comment le tragique de la condition humaine est, de ce fait, mis en évidence et souligné par l'importance donnée à la nécessité du mythe et de la mémoire. Finalement, nous nous attarderons à la représentation du corps féminin comme voie de salut. Nous observerons comment cette figure se fait le porte-étendard d'une nostalgie qui, si elle appert être salutaire, n'en porte pas moins tout le danger de l'autodestruction. Le roman La tête coupable (1968), de Romain Gary, viendra ponctuellement guider et appuyer notre analyse.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Romain Gary, Charge d'âme, discours, récit, psychanalyse, pulsion de mort, origine.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5213
Date11 1900
CreatorsBélair, Roxanne
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/5213/

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