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Les vérités mobiles ; suivi de, Penser l'oblique : écrire dans le sens des yeux

Ce mémoire est né de la force d'un lieu, Manseau, un modeste village du Centre-du-Québec dont le surplus d'âme rachète largement la pauvreté des moyens. Bicéphale, il se partage entre la création et la réflexion. La première partie, Les vérités mobiles, prend la forme d'une fiction; la seconde, Penser l'oblique: écrire dans le sens des yeux, d'un essai réflexif. Les vérités mobiles est un court roman qui a ses racines dans le sol mansois. Il s'ouvre sur la mort de Nadia Camirand, pulvérisée par un train à quelques jours de son entrée à l'université. La disparition de la jeune femme ouvre une brèche dans l'âme de ce village fantasque et gouailleur, pétri de contradictions et gangrené par une petite mafia qui fait passer ses intérêts devant ceux des villageois. Royaume de la débrouille, ce Manseau est le fruit d'une reconstruction complète. Pensé comme un parchemin palimpseste, le village tire ses formes de l'accumulation d'une multitude de traces (souvenirs, odeurs, impressions, bruits, images, couleurs), qui agissent comme des fenêtres s'ouvrant et se refermant sur l'intimité des villageois. Le fil narratif s'enroule autour des pensées des uns et des autres. Celles-ci s'enchaînent, s'interpellent et se heurtent, tissant leur toile de vérités mobiles et changeantes jusqu'à ce que finisse par émerger la voix d'un grand Manseau chimérique, véritable conscience de ce roman choral. Le document d'accompagnement, Penser l'oblique: écrire dans le sens des yeux, s'attache à penser la reconstruction d'un lieu par l'écriture en prenant pour point de départ ce que Vladimir Nabokov a nommé la « transparence des choses », c'est-à-dire l'invisible qui se cache derrière le « mince vernis de réalité » d'un objet, d'une personne, d'un lieu. Le regard est au cœur de cette réflexion, qui aborde la valeur fondamentale de l'oblique comme mode de reconstruction et de scénarisation du réel. Des clochers de Martinville proustiens au décryptage photographique de La Chambre claire de Barthes, le regard oblique est pensé de manière à réunir dans l'écriture des éléments hétérogènes qui, sans être nécessairement antinomiques, ne sont pas naturellement liés. Les espaces parallèles nés de ces rapprochements sont à leur tour éclairés par les travaux de Bernard Noël et de Georges Didi-Huberman sur les liens invisibles qui relient les choses entre elles et la nécessité d'étirer ou de raccourcir le regard pour en percevoir les infimes richesses. En découle une écriture du regard apte à percer le mur des mots pour voir ce qui palpite, vit et meurt derrière, en vue de construire, non seulement une ville, mais tout un univers fictionnel.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : écriture romanesque, espace, regard, oblique, décalage.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5750
Date04 1900
CreatorsRioux-Soucy, Louise-Maude
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/5750/

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