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Privatisation, gouvernance légale et primes de risque

Dans le premier chapitre de cette thèse, nous analysons dans quelle mesure la privatisation influe sur le changement des institutions légales de gouvernance, en termes de perception de l'état de droit, de la corruption et de la protection des droits de propriété. Pour ce faire, nous procédons par une approche en panel dynamique, sur la période 1984-2001, de deux échantillons de pays émergents et développés. En particulier, nous examinons l'impact de la privatisation, en termes d'intensité, volume et méthode, sur le développement de la perception des institutions de gouvernance légale. Nos résultats suggèrent qu'une privatisation intensive, ou à grande échelle, induit une augmentation de la corruption dans les pays émergents, mais n'a pas d'impact sur le développement des institutions légales de gouvernance. En revanche, le choix de la méthode de privatisation crée une demande pour des institutions saines dans ces pays. Plus spécifiquement, la privatisation par émission publique d'actions (par opposition aux ventes privées) permet de stimuler le développement des institutions légales de gouvernance, favorise le respect et l'applicabilité des lois en vigueur, et aide à réduire le risque de corruption dans les pays émergents. Dans les pays développés, la privatisation par émission d'actions induit un respect plus strict des lois et règles en vigueur, alors que l'intensité, ou le volume, de privatisation permet de réduire le risque de corruption officielle. Nous examinons, dans le deuxième chapitre, l'impact de la privatisation sur l'évolution des PRME. Pour y arriver, nous allons procéder par des régressions en panel des primes de risque sur un échantillon de 19 pays émergents pour la période 1993-2004. En particulier, nous testons l'impact de la privatisation, en termes d'ampleur, d'engagement politique et de méthode, sur l'évolution des PRME. Nos résultats montrent que l'ampleur de la privatisation n'influe pas significativement sur les variations des PRME. En revanche, l'engagement politique en faveur d'une privatisation soutenue permet de bâtir graduellement la confiance des investisseurs via la résorption du risque de politiques dans les pays émergents. Ceci se traduirait par une amélioration du sentiment du marché à l'égard des pays émergents et une réduction des primes de risque exigées par les investisseurs pour détenir les obligations des économies émergentes. Qui plus est, la méthode de privatisation par émission publique d'actions pourrait être utilisée pour rassurer les investisseurs, d'où le rétrécissement des PRME. En somme, le recul des PRME observé au cours des dernières années pourrait s'expliquer par l'amélioration des fondamentaux macro-économiques, la faiblesse des taux d'intérêt américains à court terme, mais, surtout, par l'amélioration du sentiment du marché à l'égard des pays émergents, provoquée par leur mise en place d'une politique de privatisation soutenue ou par émission d'actions sur le marché.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/18493
Date11 April 2018
CreatorsSmaoui, Houcem
ContributorsCosset, Jean-Claude
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatvii, 153 f., application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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