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La conduite enivrée : mise en lumière d'une zone grise de la conduite sous influence d'alcool chez les jeunes et son influence sur les campagnes de sensibilisation

Au Québec, malgré les efforts de prévention, d’éducation et de sensibilisation déployés depuis près de quarante ans, l’alcool au volant se place toujours en tête des principales problématiques de sécurité routière. Ce problème est d’autant plus marqué chez les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans, qui sont systématiquement surreprésentés dans le bilan routier des accidents et infractions. Dans le cadre de cette thèse, pour mieux comprendre la persistance de la conduite sous influence d’alcool chez les jeunes conducteurs, nous nous sommes intéressée à la perspective de ces jeunes au regard de ce comportement. Notre démarche inductive est fondée sur les principes de la méthodologie de la théorisation enracinée, laquelle donne notamment préséance au vécu des participants, à partir duquel se construit, de manière itérative, une compréhension théorisée d’un problème. En tout, 57 jeunes conducteurs de 18 à 24 ans ont pris part aux entretiens de groupe en ligne que nous avons organisés de septembre à décembre 2015. Nous les avons interrogés à propos de leurs perceptions, de leurs croyances et de leurs comportements relatifs à l’alcool au volant. Leurs propos ont ensuite fait l’objet d’une analyse inductive et donné lieu à une théorisation basée sur l’identification de quatre principaux freins à l’adoption d’une conduite responsable, soit 1) une perception erronée des risques relatifs à l’alcool au volant, 2) une difficulté importante à modérer sa consommation d’alcool en vue de prendre le volant, 3) une incompréhension de la manière de procéder à l’évaluation de sa capacité à conduire après avoir bu, ainsi que 4) des mauvaises perceptions relatives aux solutions à mettre en place pour éviter l’alcool au volant. À travers leur combinaison, notre analyse a permis de mettre en lumière un comportement à risque largement méconnu, soit la conduite enivrée. Il s’agit d’une forme de conduite illégale qui contribue au maintien de l’alcool au volant auprès de jeunes conducteurs. S’apparentant à la conduite en état d’ébriété ou avec facultés affaiblies, la conduite enivrée s’en distingue toutefois par l’état perçu du conducteur. N’ayant bu que légèrement trop d’alcool, le conducteur enivré ne montre généralement que très peu de signes d’intoxication et, par conséquent, ne reconnaît pas son incapacité à conduire. Les quatre freins préalablement identifiés contribuent à expliquer ce type de conduite ainsi que son adoption par les jeunes interrogés. Qui plus est, ils nous permettent de suggérer des pistes de solution pour contrer les barrières à l’adoption de comportements de conduite sécuritaires qui maintiennent la conduite enivrée dans les mœurs des jeunes. / In Quebec, despite the important prevention, educational and awareness efforts deployed over the past forty years, drinking and driving is one of the main road safety concerns. This problem is even more pronounced among young drivers (16 to 24 years old), who are systematically overrepresented in drunk driving related accidents and infractions. To better understand problematic behaviours related to drinking and driving among young drivers in Quebec and why they persist, we sought out young drivers’ perspectives of the subject. Our inductive approach is based on grounded theory, which gives precedence to participants’ experiences, from which is built, iteratively, a theorized understanding of a problem. A total of 57 young drivers (18 to 24 years old) took part in online group interviews that we organized from September to December of 2015. Participants were asked about their perceptions, beliefs, and behaviours related to drinking and driving. The exchanges were then analyzed inductively, leading to a theorization based on the identification of four main barriers to adopting responsible driving among young drivers, namely 1) a misperception of the risks associated with drinking and driving, 2) a significant difficulty in moderating alcohol consumption, 3) a misunderstanding of how to assess the ability to drive after drinking, as well as 4) erroneous perceptions of the solutions to driving after drinking too much. Through their combination, our analysis brought to light a largely unknown risky behaviour, buzzed driving, which we found to be a form of illegal driving that contributes to the persistence of the drinking and driving problem among young drivers. A type of drunk or impaired driving, buzzed driving is distinguishable due to the driver perceptions. Having drunk only a little too much alcohol, the intoxicated driver usually shows very little evidence of alcohol intoxication. Hence, he has difficulty recognizing his inability to drive. The four barriers previously identified explain this problematic behaviour and its adoption by young drivers. Moreover, they allow us to suggest possible solutions to overcome the barriers to the adoption of safe behaviours regarding buzzed driving.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/31888
Date January 2018
CreatorsBoivin, Maxime
ContributorsDaignault, Pénélope
PublisherUniversité Laval
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typeinfo:eu-repo/semantics/doctoralThesis
Format1 ressource en ligne (xvi, 308 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightsinfo:eu-repo/semantics/openAccess, https://corpus.ulaval.ca/jspui/conditions.jsp

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