(en) revenir suivi de Josée Yvon et ses Filles-commandos bandées : le potentiel révolutionnaire des marginales

(en) revenir (roman) (en) revenir est un roman autofictif rédigé à la première personne du singulier, composé d’un enchaînement d’épisodes anecdotiques permettant d’en connaître davantage au sujet de sa narratrice, Véronique. Dans le début de la vingtaine, la jeune femme raconte avec recul, introspection et humour son passage de l’adolescence à l’âge adulte, en y évoquant les rencontres marquantes qu’elle a effectuées durant ces années charnières de sa vie. Parmi celles-ci se trouvent Max, son ancien copain et premier amour, dont la narratrice est encore amourachée, et Amélie, meilleure amie excentrique et collègue de travail au Café Beausoleil à Saint-Roch, où une grande partie de l’action prend place. De ce fait, la Basse-Ville tient également un rôle central au sein du récit, puisque c’est dans ses environs que l’histoire de Véronique se déploiera, avec ses hurluberlus et cette ambiance particulière caractéristique d’un quartier défavorisé en pleine gentrification. Ce récit, malgré ses touches ironiques, relate avant tout l’histoire d’une jeune femme désillusionnée, blasée par l’université, le travail à temps partiel et les relations à sens unique. Sa quête naïve d’amour absolu la poussera dans ses derniers retranchements. Josée Yvon et ses Filles-commandos bandées : le potentiel révolutionnaire des marginales (essai). Filles-commandos bandées, publié en 1976, est le premier recueil de poésie de Josée Yvon, poétesse issue de la contre-culture québécoise. Sans compromis, cet ouvrage suit la publication de « La poche des autres » à La Barre du jour, revue intellectuelle dirigée par Nicole Brossard. Ce pamphlet datant de l’automne 1975 laissait déjà entrevoir les visées de la démarche poétique yvonienne : celle de faire sortir de l’ombre les figures de femmes marginales – de la mère de famille vivant toujours sous l’hégémonie patriarcale à la prostituée travaillant dans les ruelles du Centre-Sud montréalais – et celle d’y parvenir en rejetant radicalement les codes établis par les institutions littéraires et sociales. Filles commandos bandées témoigne de ce désir de renouveau et de rébellion à travers différentes stratégies touchant le fond et la forme, lesquelles donnent à voir le processus de réhabilitation des marginalisées mis en place par Yvon. C’est par la nomination des femmes sans nom et la normalisation des figures trans, quarante ans avant que la transsexualité ne perde son titre de maladie mentale et à une époque où même les féministes refusaient que les femmes transsexuelles leur soient associées, que Josée Yvon a su graduellement les doter d’une dignité longtemps refusée par le système. L’emprunt au genre du manifeste, suffisamment prégnant pour considérer Filles-commandos bandées comme un « manifeste poétique », permettra à Yvon d’évoquer la nécessité d’une prise de conscience des femmes au sujet de leur condition. De celle-ci résultera l’instauration d’une solidarité nouvelle et la formation d’une communauté de femmes déchues, creuset idéal où pourront germer l’idée puis l’action révolutionnaires.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/66688
Date10 February 2024
CreatorsRoy, Daphnée
ContributorsBissoondath, Neil, Bédard, Mylène
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (vi, 162 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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