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« C’est encore par elles qu’on arrive le plus vite » : la dynamique des pouvoirs entre le héros et ses adjuvants féminins dans Le Père Goriot de Balzac et Bel-Ami de MaupassantBégis, Léa 12 1900 (has links)
Dans Le Père Goriot de Balzac (1835) et Bel-Ami de Maupassant (1885), romans d’éducation réalistes, certains personnages féminins jouent un rôle d’adjuvants auprès du héros en l’aidant dans son ascension sociale. Si les héros exercent un pouvoir sur leurs adjuvants féminins afin de parvenir à leurs fins, ces derniers sont également puissants à la fois avec les héros et au sein de leur milieu social. L’hypothèse de départ de cette étude est que la nature des relations entre les héros et les adjuvants féminins a une influence sur le partage des pouvoirs entre les sexes.
En utilisant des approches sociocritique et historique, cette étude montre que dans les deux romans, les adjuvants féminins possèdent des capitaux à la fois économique, social, culturel et symbolique qui leur permettent d’aider les héros dans leur quête. Les adjuvants féminins peuvent être placés dans deux catégories : les « femmes-mentor » et les « femmes-escalier » . Les relations entre les héros et les adjuvants féminins sont caractérisées d’une part par le renversement des pouvoirs dans les deux romans et par la violence dans Bel-Ami. Tandis que dans le roman de Balzac, la dynamique des pouvoirs entre Eugène de Rastignac et ses adjuvants féminins demeure la même tout au long du récit, celle entre Georges Duroy et ceux-ci varie au cours du roman de Maupassant. Bien que les adjuvants féminins retirent des bénéfices de leur pouvoir sur le héros, leur capital économique est limité. De plus, dans Bel-Ami, si certains adjuvants restent puissants à la fin des romans, d’autres connaissent un destin tragique et s’épuisent en aidant le héros. / In Le Père Goriot by Balzac (1835) and Bel-Ami by Maupassant (1885), two realist coming-of-age novels, female characters play the role of adjuvants with respect to the protagonist, assisting in his social ascension. While these male characters exert power on their female adjuvants in order to achieve their objectives, the latter also hold their own in the relationship as well as within their social environment. The hypothesis of this study is that the nature of the relationships between the heroes and the female adjuvants in these works bears a significant influence on the negotiation of power dynamics between the sexes.
By using socio-critical and historical approaches, this study shows that in both novels, female adjuvants possess economic, social, cultural and symbolic capitals that enable them to help the heroes in their quest. Female adjuvants in this context may be placed in two categories : the « woman-mentor » and the « woman-stepping stone » . The relationships between heroes and female adjuvants are characterized here on one hand as being the vehicle of shifting power dynamics in both novels, but also of violence in the case of Bel-Ami. Whereas in Balzac’s novel the dynamics of power between Eugène de Rastignac and his female adjuvants stay the same throughout the whole story, those between Georges Duroy and his own vary in the course of Maupassant’s novel. Although these adjuvants benefit from their vantage with respect to the heroes, their economic capital is limited. Furthermore, in Bel-Ami, while some tend to remain powerful at the end of the novels, others meet a tragic destiny and exhaust themselves, specifically by helping the hero.
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Douée pour la fête suivi de Elles voyagent dans leur tête : lettres à Joyce JohnsonDubuc, Laurence 13 June 2024 (has links)
Les pages qui suivent comprennent les deux volets requis dans le cadre de ma maîtrise en études littéraires à l'Université Laval de Québec (Canada) en recherche-création, soit le volet création et le volet essai. Le roman autofictif *Douée pour la fête* consiste en une suite fragmentaire qui alterne entre deux temporalités : la relation amoureuse entre Lou et Zed dans une banlieue de la Rive-Sud de Québec, et les contrecoups de la rupture, au présent, quand Lou étudie à Paris pour une année d'échange international. Le second volet, *Elles voyagent dans leur tête : lettres à Joyce Johnson*, est un essai biocritique autoréflexif construit sous une forme épistolaire. Il regroupe quatre lettres dédiées à l'autrice américaine Joyce Johnson, romancière, mémoiriste, essayiste et biographe de Jack Kerouac. Dans la première lettre, je présente et clarifie ses associations avec la Beat Generation; dans la deuxième, j'insiste sur la façon dont le désir d'appartenir à un groupe oblige parfois à adopter des codes sociaux qui peuvent s'avérer risqués dans le monde réel, particulièrement d'un point de vue genré normatif; dans la troisième missive, j'aborde la complexité de la prise de parole dans l'espace public, les contradictions rencontrées lors de la recherche d'indépendance en plus d'une piste de solution, enfin, dans la quatrième et ultime lettre, je déconstruis le mythe *beat* du voyage et me pose la question : arrivons-nous vraiment un jour à destination? / This thesis includes the two mandatory parts that, together, fulfil the requirements of the Master's degree in of Literary Studies at University Laval, Québec (Canada): the creative section and the self-reflexive essay, which, in the case of this thesis, come in the form of a novel and letters. My autofictional novel, *Douée pour la fête*, consists in fragmented and factified slices of life that alternate between two periods: the romantic relationship between Lou and Zed in the suburbs of the South shore of Quebec City, and the aftermath of their break-up, written in the present tense, when Lou studies abroad for a year. The second part, *Travels Through Her Mind: Letters to Joyce Johnson*, is a series of letters addressed to American author Joyce Johnson; more precisely, the letters are addressed to the novelist, the memoirist, the essayist, the correspondent, and the biographer. In the first letter, I present and clarify Johnson's associations with the Beat Generation; in the second, I explore compromising social codes that sometimes one can force upon themselves in order to be accepted in a group, especially in a gender normative perspective; in the third letter, I explain the difficulties of raising one's voice in the public space and the contradictions encountered in the search for independence and I propose that reconciliation between individuals could come through the lenses of interdependence as initiated by the ethics of care; and lastly, in my fourth and ultimate letter, I deconstruct the Beat's myth of travelling and try to answer the question : can one ever reach their destination?
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(en) revenir suivi de Josée Yvon et ses Filles-commandos bandées : le potentiel révolutionnaire des marginalesRoy, Daphnée 10 February 2024 (has links)
(en) revenir (roman) (en) revenir est un roman autofictif rédigé à la première personne du singulier, composé d’un enchaînement d’épisodes anecdotiques permettant d’en connaître davantage au sujet de sa narratrice, Véronique. Dans le début de la vingtaine, la jeune femme raconte avec recul, introspection et humour son passage de l’adolescence à l’âge adulte, en y évoquant les rencontres marquantes qu’elle a effectuées durant ces années charnières de sa vie. Parmi celles-ci se trouvent Max, son ancien copain et premier amour, dont la narratrice est encore amourachée, et Amélie, meilleure amie excentrique et collègue de travail au Café Beausoleil à Saint-Roch, où une grande partie de l’action prend place. De ce fait, la Basse-Ville tient également un rôle central au sein du récit, puisque c’est dans ses environs que l’histoire de Véronique se déploiera, avec ses hurluberlus et cette ambiance particulière caractéristique d’un quartier défavorisé en pleine gentrification. Ce récit, malgré ses touches ironiques, relate avant tout l’histoire d’une jeune femme désillusionnée, blasée par l’université, le travail à temps partiel et les relations à sens unique. Sa quête naïve d’amour absolu la poussera dans ses derniers retranchements. Josée Yvon et ses Filles-commandos bandées : le potentiel révolutionnaire des marginales (essai). Filles-commandos bandées, publié en 1976, est le premier recueil de poésie de Josée Yvon, poétesse issue de la contre-culture québécoise. Sans compromis, cet ouvrage suit la publication de « La poche des autres » à La Barre du jour, revue intellectuelle dirigée par Nicole Brossard. Ce pamphlet datant de l’automne 1975 laissait déjà entrevoir les visées de la démarche poétique yvonienne : celle de faire sortir de l’ombre les figures de femmes marginales – de la mère de famille vivant toujours sous l’hégémonie patriarcale à la prostituée travaillant dans les ruelles du Centre-Sud montréalais – et celle d’y parvenir en rejetant radicalement les codes établis par les institutions littéraires et sociales. Filles commandos bandées témoigne de ce désir de renouveau et de rébellion à travers différentes stratégies touchant le fond et la forme, lesquelles donnent à voir le processus de réhabilitation des marginalisées mis en place par Yvon. C’est par la nomination des femmes sans nom et la normalisation des figures trans, quarante ans avant que la transsexualité ne perde son titre de maladie mentale et à une époque où même les féministes refusaient que les femmes transsexuelles leur soient associées, que Josée Yvon a su graduellement les doter d’une dignité longtemps refusée par le système. L’emprunt au genre du manifeste, suffisamment prégnant pour considérer Filles-commandos bandées comme un « manifeste poétique », permettra à Yvon d’évoquer la nécessité d’une prise de conscience des femmes au sujet de leur condition. De celle-ci résultera l’instauration d’une solidarité nouvelle et la formation d’une communauté de femmes déchues, creuset idéal où pourront germer l’idée puis l’action révolutionnaires.
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Surviving childhood : trauma and maturation in J.D. Salinger's "The catcher in the Rye", S.E. Hinton's "The outsiders", and Stephen Chbosky's "The perks of being a wallflower"Roy, Aurélie 24 April 2018 (has links)
Ce mémoire de maîtrise propose une étude détaillée des répercussions sociales et psychologiques des évènements traumatiques sur le développement de l’enfant en utilisant trois Bildungsromane importants, The Catcher in the Rye de J.D. Salinger, The Outsiders de S.E. Hinton et The Perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky. En me basant sur les études de Cathy Caruth, Shoshana Felman, Ronald Granofsky, Dominick LaCapra, Dori Laub et Judith Lewis Herman, je démontre que les expériences traumatiques ont des effets contradictoires, mais indissociables sur l’évolution psychologique de l’enfant, à savoir de ralentir et d’accélérer le passage de l’enfance au monde adulte. J’explique que Holden Caulfield, Ponyboy Curtis et Charlie font preuve de comportements qui dévoilent la paralysie que peuvent entraîner les traumatismes psychologiques et qui peut forcer l’enfant à demeurer immature et innocent. Ensuite, j’illustre que ces mêmes expériences traumatiques, et l’acceptation de celles-ci peuvent finir par pousser l’enfant à brusquement atteindre la maturité. Ce mémoire souligne également l’importance du témoignage dans la guérison et dans l’éventuel passage de l’enfance à l’âge adulte. Considérant son omniprésence dans les romans pour jeunes adultes, le témoignage et ses ramifications seront analysés dans chaque chapitre. Au fil des trois chapitres, j’analyse chaque roman de façon indépendante, j’évalue la réaction de chaque personnage face aux expériences traumatiques et j’établis la nomenclature et les liens qui permettent une conversation entre les trois romans. Bien que les trois œuvres étudiées proposent différents modèles de réponses psychologiques aux traumatismes, chaque roman entre en dialogue avec l’autre. L’objectif de ce mémoire est donc d’offrir de nouvelles perspectives sur les trois histoires, tout en démontrant les corrélations qui les unissent et qui contribuent à la compréhension de chaque œuvre. Ainsi, ce mémoire se veut un outil pour établir une conception globale du rôle des expériences traumatiques dans la littérature pour jeunes lecteurs. / This thesis examines the psychological and social repercussions of trauma on a child’s maturation process using three landmark novels of the Bildungsroman genre, J.D. Salinger’s The Catcher in the Rye, S.E. Hinton’s The Outsiders, and Stephen Chbosky’s The Perks of Being a Wallflower. Grounding my analysis on the findings of trauma theorists Cathy Caruth, Shoshana Felman, Ronald Granofsky, and Dominick LaCapra, and psychiatrists Dori Laub and Judith Lewis Herman, I demonstrate that trauma can occupy two contradictory but inextricably linked functions in the maturation process, that of both hindering and catalyzing a child’s coming-of-age. I demonstrate that Holden Caulfield, Ponyboy Curtis, and Charlie all display behaviours that suggest the paralyzing nature of trauma and its initial ability to prevent the child from growing up. I then argue that trauma, or the acceptance of one’s traumatic past, has the potential to accelerate the maturation process. My study also highlights the importance of the testimonial process in the recovery from trauma and the character's ensuing maturity. Because of the omnipresence of testimony in young people’s literature, its ramifications and implications are explored in each chapter of this thesis. Through the use of close reading, I study each work independently, evaluate each character’s individual response to trauma, and establish the thematic vocabulary and the interlinks that allow a conversation between the three novels. Although the studied works propose different types of traumatic negotiation and response, each novel is dialogically linked with the other. This thesis offers new readings of each novel, while establishing insightful comparisons between the three works. The intent of this thesis is therefore to contribute to the assessment of each narrative and to a general understanding of the role of trauma in young people’s literature.
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