Return to search

Espace et inégalités : une analyse du milieu de vie des personnes réfugiées résidentes de la région d'Ottawa-Gatineau en 2016

Au Canada, les réfugiés pris en charge par l'État sont contraints de s'installer dans une ville qui leur est assignée. Ces derniers sont sélectionnés depuis l'étranger et n'ont pas le choix du lieu de leur réinstallation au début de leur parcours. Quant à ceux parrainés par des groupes privés, ils doivent s'installer dans la localité de leur parrain. Dès lors, le déplacement forcé de l'exil est suivi par l'établissement initial dans un lieu imposé, qui a été choisi par exemple sans qu'on ne prenne forcément en compte la présence préexistante au Canada de réseaux nationaux, ethniques, linguistiques, ou même familiaux. Au Québec, cette désignation du lieu de résidence pour ceux et celles pris en charge par l'État découle d'une politique dite de régionalisation qui vise la démétropolisation de l'immigration et dont les réfugiés sont le groupe cible. Cette politique entraîne des répercussions profondes sur le rapport de ceux-ci au nouveau territoire d'une part, et un effet sur leurs chances d'insertion territoriale dans la ville de réinstallation d'autre part; les plus petits milieux urbains étant parfois moins adaptés aux besoins des nouveaux arrivants. Le présent mémoire s'intéresse à l'insertion territoriale des immigrants de la catégorie d'admission "réfugié" dans les villes de taille moyenne. Au moyen d'une étude de cas de la région d'Ottawa-Gatineau, nous procédons à une caractérisation de la qualité de leur milieu de vie à partir du concept d'environnement bâti et d'environnement des services. L'objectif du mémoire est de mettre en lumière les différences, voire les inégalités, que peuvent présenter les milieux de vie où vivent les personnes admises comme réfugiées comparativement au reste de la population canadienne. Notre analyse est scindée en deux volets reposant sur des méthodologies distinctes. D'une part, le volet cartographique, réalisé à l'aide des données du Recensement de 2016, a permis de caractériser la qualité de l'environnement bâti selon son accessibilité, soit l'accessibilité aux espaces verts, aux commerces alimentaires et aux installations de transport en commun. D'autre part, un volet élaboré à l'aide de l'observation directe des milieux a permis de caractériser la qualité de l'environnement bâti d'après sa condition générale, soit l'évaluation de la présence et de la condition des infrastructures résidentielles, commerciales, de loisirs et de transport. Les données recueillies dans les deux volets ont été soumises à des tests statistiques afin de valider les relations trouvées entre les variables d'intérêt et la présence ou non de réfugiés, ceci afin de s'assurer que ces relations n'étaient pas dues au hasard. Les résultats montrent que les quartiers où se concentrent les personnes admises comme réfugiées, en comparaison aux quartiers où on en retrouve peu, sont tantôt avantagés, tantôt désavantagés quant à l'accès et la condition générale des composantes de l'environnement bâti et de l'environnement des services observées. Bien que les résultats ne soient pas tous statistiquement significatifs, ils permettent tout de même de rendre compte de la région étudiée. Des recherches ultérieures devraient permettre d'identifier d'autres facteurs pouvant être à l'origine de ces inégalités spatiales.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/71332
Date05 March 2023
CreatorsPoveda, Ana-Brigitte
ContributorsBélanger, Danièle, Fleury, Charles
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (viii, 121 pages), application/pdf
CoverageCapitale nationale, Région de la (Ont. et Québec)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

Page generated in 0.0023 seconds