La question de l’efficacité de l’aide publique au développement est complexe et protéiforme. L’aide se présente sous de nombreuses formes et implique de nombreux instruments et acteurs, dont les objectifs et mêmes les philosophies diffèrent fortement entre les pays et les organisations. De cet enchevêtrement, les économistes ont jusqu’alors échoué dans leurs recherches de relations macroéconomiques robustes censées guider l’action publique. Ainsi, aucun consensus ne semble pour l’instant émerger de ce débat. Dès lors, l’orientation des politiques de développement a essentiellement été influencée par des hypothèses contestables reposant sur des fondements empiriques fragiles. Ce travail tente d’apporter de nouveaux éléments au débat sur l’efficacité de l’aide au travers de sept essais. Les trois premiers chapitres se consacrent à la question de la relation entre aide et croissance du point de vue statistique. Les nouvelles approches qui y sont proposées tentent de surmonter la plupart des défauts de la littérature empirique existante. Nous y montrons que la relation entre aide et croissance est extrêmement complexe et qu’il est difficile de l’appréhender à l’aide des méthodes économétriques usuelles. De plus, bien que l’aide semble globalement efficace en termes de croissance du PIB, son efficacité dépend de différents facteurs révélés par la présence de seuils aussi bien conditionnels que non-Conditionnels. Parmi ces facteurs, la vulnérabilité économique semble jouer un rôle primordial et sa prise en compte s’avère indispensable pour une compréhension globale du lien entre l’aide et la croissance économique. Dans une seconde partie, les deux chapitres suivants s’intéressent plus particulièrement à l’aide sectorielle, à travers l’étude de l’efficacité de deux initiatives largement reconnues que sont l’aide à la scolarisation primaire universelle et l’aide au commerce. Leur efficacité sera alors déterminée non plus en termes de croissance du PIB mais en termes de scolarisation et de performance à l’exportation. A l’instar des trois premiers chapitres, nos résultats semblent confirmer la présence d’une relation significative entre l’aide et les objectifs visés. Nos conclusions, notamment celles en termes d’éducation, vont clairement à l’encontre de l’idée selon laquelle l’aide aurait fait plus de mal que de bien. Enfin, en se basant sur les résultats précédents, les chapitres six et sept explorent, dans une troisième partie, les possibilités d’amélioration des stratégies actuelles d’allocation de l’aide mises en œuvre notamment par les grands bailleurs multilatéraux. Une de nos principales observations est que la vulnérabilité économique est un facteur important devant être pris en compte dans le design des méthodes d’allocation de l’aide. / Aid effectiveness is a complex issue. Aid comes in many instruments, has many targets and involves many stakeholders whose objectives, methods and philosophy greatly differ across countries and institutions. From this mixed bag, economists have struggled finding strong regularities at the macroeconomic level to guide the political debate and consensus have failed to emerge. Hence, political stances have often been influenced by strong assumptions based on weak or at least hotly debated evidence. This work is an attempt to provide new perspectives on the aid effectiveness debate through seven essays. The first three chapters address the technical question of the aid/growth relationship issue using new approaches and new statistical instruments in an attempt to overcome most of the caveats of the aid empirical literature. We show that the aid/growth relationship is complex and difficult to measure using common statistical methods. Moreover, while aid is globally effective, its effectiveness depends on different factors reflected by the existence of conditional and unconditional thresholds. Among those factors, economic vulnerability seems to be a key component that has to be taken into account in order to identify this relationship. In a second part, we try to assess the effectiveness of two flagship initiatives which are Aid for Trade and Universal Primary Education with regards to the outcomes they ultimately target, namely, export performance for the former and school enrolment, gender parity and repetition rate in primary school for the later. As in the first three chapters, our results support the existence of a significant relationship between aid and the targeted outcomes. Those results, notably for the education sector, clearly argue against the idea that aid has done more bad then good. Finally, based on previous results, in a third part, chapters six and seven explore the mean to improve the current aid allocation strategies used notably by the Multilateral Development Banks. One of the main conclusions is that economic vulnerability is a central factor to be taken into account in the design of aid allocation strategies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013CLF10421 |
Date | 28 March 2013 |
Creators | Wagner, Laurent |
Contributors | Clermont-Ferrand 1, Guillaumont, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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